: Fortitude: juin 2015

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mercredi 24 juin 2015

Humeur: ras-le-bol des "il leur faudrait une bonne guerre", "ce qui leur manque, c'est une guerre"


Des brèves de comptoir à éviter: au diable la guerre pour donner une leçon aux gens


Dans ce billet, j'exhale mon ras-le-bol quand j'entends des personnes dire, au hasard d'une conversation, qui tourne autour de la politique, de l'évolution de la société, des plus jeunes... ce genre d'idées: "ah! Il leur faudrait une bonne guerre! Ça leur remettrait les idées en place!" sous toutes ses formes et variantes.
D'abord, je doute que mes arrières grands-parents, qui ont vécu la guerre de 14-18, aient été très heureux de revivre une guerre en 39, que ce soit par eux-mêmes ou surtout, par famille interposée. De savoir leurs enfants et petits-enfants, frères et soeurs, neveux et nièces exposés à cette épreuve a été un cauchemar pour eux.
Ensuite, dire cela, c'est idiot, parce qu'en cas de guerre réelle, ça retombera sur les enfants et petits-enfants. C'est super, ça, pour les générations suivantes, c'est vachement sympa pour elles, aussi sympa que cette histoire de dette publique qui retombera sur des gens qui ne sont pas encore nés. Nos "suiveurs" vont bénir les générations d'avant, ça ne va pas améliorer le dialogue inter-âges, ça.
Après, reconstruire sur des ruines, c'est sûr que ça booste la croissance. Le problème étant de maintenir un taux de croissance convenable en temps de paix. Ça, on sait pas faire et c'est ce qu'on devrait léguer aux générations à venir. Même si en Europe de l'Ouest, on y est plus ou moins arrivé avec la construction européenne, la paix durable ne concerne qu'une fraction de la population mondiale.
Non, une guerre n'arrangerait rien du tout. On retomberait dans les dualités front/planqués (guerre de 14-18),  résistants/collabos/épuration (guerre de 39-45), persécution des minorités (guerres des Balkans), je ne vois pas en quoi ces phénomènes ont fortifié nos sociétés contemporaines.
Oui, une guerre est une connerie, elle dévoile ce qu'il y a de pire en nous, en vous, en moi.
Merde à la guerre, quoi!
Stop à ces discussions de comptoir grotesques.
Même si c'est la frustration qui fait dire ça, ce n'est pas une justification valable
-dire ces choses parce qu'on ne comprend plus l'époque actuelle ou parce qu'on n'aime pas les tendances actuelles, allez en vrac, le mariage pour tous, la politique d'immigration, la politique sociale, l'expansion des villes au détriment des campagnes, le tout-Internet, les réseaux sociaux, j'en passe et des meilleures, ça ne sert à rien. Je suis prête à parier que les gens qui parlent ainsi ne s'en sentent pas mieux ou moins frustrés. Ils ont même tendance à se répéter. Donc pas de soulagement. La frustration demeure.
-et puis, ça vibre moche ces mots: "une bonne guerre". Comme si une guerre pouvait être bonne! Il n'y a rien de moins relou?

vendredi 19 juin 2015

"La Marseillaise" à Bilbao pour le lancement du "Gevred" ou la fierté d'appartenir à un pays, symbolisée par l'hymne national, joué à l'étranger

Lancement du "Gevred", émotions françaises en rivière de Bilbao


Mercredi 17 juin, nous étions invités à la cérémonie de baptême  et de lancement du thonier "Gevred" (signifie sud-est en breton),  à Bilbao, construit par les chantiers Astilleros de Murueta pour la société CFTO, Compagnie Française du Thon océanique. Les Astilleros de Murueta nous avaient construit la drague "Stellamaris", livrée en 2012.
La CFTO est un armement de Concarneau, spécialisé dans la pêche au thon en Océan Indien. La société compte 15 thoniers, en comprenant le "Gevred" et le deuxième thonier en construction chez Murueta, le "Pendruc".
Les Astilleros de Murueta ont été retenus après un appel d'offre international. Ce chantier a déjà construit 17 thoniers et possède une solide expérience dans les bateaux de pêche. Ils ont deux sites de travail: l'un à Erandio, à côté de Bilbao, et l'autre à Guernica, dans un lieu magnifique qui donne sur la vallée de la rivière éponyme. Un jour, je vous mettrai des photos de leur site, c'est juste incroyable.
Le 17 juin est un jour spécial pour moi car c'est la date de naissance de ma fille aînée Éléonore. Donc, ce baptême allait se faire sous d'excellents auspices, il ne pouvait en être autrement.
Temps magnifique, repas gastronomique, rencontres agréables et intéressantes, toutes les conditions étaient là pour passer un super moment.

voici la façade tout en bois du restaurant Aspaldiko où se tenaient les agapes, à Loiu, juste à côté de l'aéroport de Bilbao

Un visiteur inattendu, un magnifique paon, qui ne nous a pas fait la grâce de sa roue... Il ne figurait pas dans la liste d'invités au lancement

Et voici la star de la journée, le thonier "Gevred"au chantier à Erandio (Bilbao), les Astilleros de Murueta font des coques magnifiques

Évidemment, je ne prends pas qu'une photo! Là, le bateau est encore sur cales, que l'on voit sur son côté droit
Ces cérémonies de baptême et de lancement laissent toujours une trace chez les invités. Quelque chose d'émouvant, un ange qui passe, une ancienne valeur qui remonte à la surface de la conscience collective formée par les citoyens réunis à cette occasion... particulièrement au moment de "La Marseillaise".
Loin du pays, de la politique, des polémiques amplifiées dans les médias, jouer l'hymne national au moment d'un lancement d'un bateau, c'est remuer quelque chose de profondément enfoui.
Un bateau a une âme, c'est un objet qui a en charge un équipage et un objectif... C'est plus que la somme des tôles d'acier et des savoirs qui le composent.
Un bateau a une âme et les bateaux en général ont leur sainte protectrice: Notre-Dame de Rocamadour. Bon, ça se discute, mais quand même. Et puis, c'est normal qu'un bateau ait une âme: il a un équipage. Dirait-on d'une ville qu'elle n'a pas d'âme? D'un village? D'une ferme?
Maintenant que vous voici convaincus (peut-être?)
L'hymne national, lui, rappelle la communauté à laquelle nous appartenons. Lorsqu'il est lancé par des étrangers à cette occasion, l'aspect fierté nationale, patriotisme (sans sectarisme) est encore plus accentué. Jouer la Marseillaise, voici une preuve de respect envers notre pays et ses ressortissants ainsi qu'un honneur fait aux clients français du chantier.


Lorsque le bateau glisse sur ses cales, le chantier envoie un grand coup de corne très, très long qui résonne sur toute la berge, pour l'accompagner dans son mouvement . Le niveau sonore happe toute l'attention, couvre les conversations, les regards convergent d'une manière radicale sur l'objet qui s'éloigne, s'éloigne sans accroc, entre deux vagues parallèles qui vont s'éparpiller.
Un lancement donne son identité au bateau en construction



http://www.lemarin.fr/secteurs-activites/chantiers-navals/22249-thon-tropical-la-cto-baptise-le-gevred-bilbao
http://www.astillerosmurueta.com/shipyard_erandio.php
http://www.cfto.fr/
http://rocamadour.eu/
http://www.groupe-libaud.fr/un-nouveau-navire-sablier