: Fortitude: Le Grexit: le feu aux basques et aux portefeuilles

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vendredi 10 juillet 2015

Le Grexit: le feu aux basques et aux portefeuilles



Le Grexit et la géopolitique


Canicule, attentats, Grexit: tout se mélange pour conditionner les opinions publiques, la nature, la violence et la finance, tous domaines sur lesquels les individus n'ont aucune prise, bien évidemment. Je ne vois pas ce que l'on peut faire sur des températures qui dépassent les 35° (à part se mettre à l'ombre), les attentats (sauf à ne pas se trouver au mauvais endroit au mauvais moment) et décapitation (qui renvoie aussi à 1792 et la Terreur, revoir son Histoire de France, les têtes au bout des piques) et les dettes record: 312 milliards d'euros pour la Grèce, 2000 milliards d'euros pour la France. Ces niveau d'endettement sont juste une abstraction pour la plupart des gens. Alors, quid?

Source: boursereflex.com



Le passage de nos démocraties à classe politique fondée plus ou moins sur une sorte de cooptation, à un régime de politiciens professionnels explique en grande partie ce genre de situation. Par exemple, comment se fait-il que depuis l'adhésion de la Grèce à l'Europe, adhésion qui était conditionnée à l'obligation d'effectuer certaines réformes structurelles (genre: un système fiscal digne de ce nom), ce pays ait pu se soustraire à ses devoirs si longtemps? Parce que les instances de l'UE ont laissé faire. Merci les Barroso, Papandreou et autres Prodi, pour ne citer qu'eux....
Entre nous, ce ne sont pas lesdites instances qui risquent de convoquer un referendum tout à trac pour statuer sur une situation d'urgence! 
L'initiative du Premier Ministre grec, Alexis Tsipras, est plutôt culottée, mais toute de démocratie revêtue cependant. Et Oxi dans la tronche des politiciens!
Cependant un Grexit ouvrirait une sacrée boîte de Pandore.

On pourrait imaginer une Grèce "soutenue" par la Russie, notamment en matière énergétique et financière: le pays deviendrait l'un des indispensables débouchés du gaz russe
Voir mon article sur ce schéma possible:

http://energygeopole.blogspot.com/2015/04/russian-gas-athens-is-said-to-benefit.html 
(en anglais: tiré des Echos, avec les références en français en bas) Ce scénario offrirait à la Russie cette ouverture sur les mers chaudes qu'elle recherche tant depuis le XVIIe siècle, pas moins.
Cela vous parait de la science-fiction? Voire....
En géopolitique encore, la Grèce constitue la dernière frontière méditerranéenne et européenne en face d'un Proche et Moyen Orient à feu et à sang.
Le problème des Allemands. Le Grexit nous touchera parce qu'il impactera fortement nos voisins d'Outre-Rhin, qui se gardent bien de nous dire qu'ils 
abritent une grande partie des avoirs grecs qui ont fui le territoire national, dès que la crise a éclaté. Mais ca, c'est une histoire qui ne concerne pas le citoyen allemand lambda, qui est comme nous et qui subit. Ceci dit, l'Allemagne prête de l'argent, mais fait fructifier les avoirs grecs dans ses banques.... Trouvez l'erreur.
Si l'Allemagne faisait un geste... Plus que symbolique... Genre rembourser l'emprunt forcé que les Grecs ont été obligés de lui consentir pendant la deuxième guerre... Elle ferait ainsi d'une pierre deux coups: un beau geste "pour en finir une bonne fois pour toutes avec cet héritage nauséabond de la deuxième guerre" et éviterait le Grexit.

http://www.express.be/joker/fr/platdujour/la-grece-veut-que-lallemagne-lui-rembourse-les-prets-quelle-lui-a-consentis-pendant-la-guerre/210573.htm 
http://www.lemonde.fr/europe/article/2012/02/17/l-allemagne-a-t-elle-une-dette-de-guerre-envers-la-grece_1644633_3214. 

Géopolitique encore: la Grèce serait seule en face de son ennemi héréditaire, la Turquie. Serait-ce une bonne chose quand on voit l'évolution de ce pays, qui revient sur les réformes faites par le grand Ataturk, qui a modernisé son pays dans les années 20.
Le problème des Américains: si Grexit il y a, le fardeau militaire américain va s'alourdir. Pas sûr que ce soit le moment idoine. Obama est contre la sortie de la Grèce de l'Europe et je ne peux pas lui donner tort. De plus, les Balkans, états voisins, ne sont pas encore pacifiés ni démocratiques. Plutôt que de les faire entrer dans l'UE, gardons donc la Grèce!
Et puis, on peut raisonnablement se demander si d'autres pays ne sont pas dans la même situation que la Grèce: ils ont adhéré, ont été admis, sans faire les réformes nécessaires. Le laxisme des instances de l'UE a dû se répéter ailleurs non?
Ici, je n'envisage pas les conséquences financières d'une sortie de l'UE: tout et son contraire a été dit à ce sujet. De même, je ne prétends pas dire ce qui va se passer dans le pays lui-même: je n'y habite pas, n'en parle pas la langue, n'en suis spécialiste à aucun titre. Cependant:
Je pense à vous, familles grecques, qui voudriez un autre avenir pour vos enfants;
je pense à vous, salariés et chômeurs grecs, qui voyez vos possibilités s'effriter et filer entre vos doigts comme sable au Sahara.
C'est tout ce que je peux faire.










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