: Fortitude: en vue de Compostelle - un pas de plus... de quarante kilomètres

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samedi 8 novembre 2014

en vue de Compostelle - un pas de plus... de quarante kilomètres

En vue de mon projet d'aller à Saint Jacques de Compostelle, je dois me planifier des entraînements de marche intensive, si j'ose dire. Donc je suis passée au mode opérationnel.
Il me faut un entraînement par semaine, à faire autour de la maison, puisque je ne peux laisser tous mes hommes comme ça, plantés là. Donc j'ai réuni des idées de ballade aux alentours, et ce n'est pas ça qui manque. Voyez plutôt:
-beaucoup de possibilités sur l'"île"
-aller à Lhoumeau
-Fouras
-l'Anse de l'Aiguillon
Et vu la saison, je ferai comme s'il faisait beau! Comme cet été dans la vallée de la Vilaine. Je peux y croire, ça ne mange pas de pain de toute façon.
Donc mercredi dernier 5/11, anniversaire de jeune Rapha, hop, je prends ma voiture et je la gare sur le parking du péage de l'île de Ré et go.
Il faisait un temps assez doux et un beau ciel m'a accueillie sur le pont. La lumière est très belle en cette saison, légèrement mordorée, ce qui fait que sur le pont, j'ai commencé à mitrailler. 
Au pied du pont, je capte systématiquement une odeur d'embruns mêlée à des parfums végétaux, il n'y a que là que ça arrive. En effet, le chemin côtier vers Lhoumeau part de ce côté et il est parsemé de plantes odorantes, particulièrement des fenouils sauvages hauts d'1m20-1m50. Ce mélange de parfums est très typique de cet endroit.
Passer le pont est utile mais bruyant, ce qui fait que je me suis félicitée d'avoir pris mon gros casque, il assourdit énormément les bruits de voiture. Ça n'arrête pas de circuler.

Lentement, la côte rétaise s'est précisée au rythme de mes pas. La pointe de Chauveau est apparue sur ma gauche, nimbée de lumière avec en premier plan, une masse indistincte sur la plage. En descendant sur la plage de Sablanceaux, il y avait une victime de la tempête de la veille:
Un beau deux-mâts, échoué.
Ce fut l'occasion d'un grand tour sur le sable mouillé, et ce fut bien plus confortable que l'asphalte du pont.
J'ai contourné la pointe de Chauveau et ai continué en direction de Sainte Marie de Ré, toujours sur le sable et suis partie à la rencontre de différents éléments hors du commun:
un arbre-totem

il y a des petits rigolos qui ont monté un muret de galets autour;
Des bébés méduse échoués
On aurait dit des pierres semi-précieuses transparentes filigranées. Il y en avait un paquet.
Un truc incroyable: des blockhaus qui se cassent la... faute de sable, ce que les Alliés n'ont pas réussi à faire pendant la Seconde, la nature le fait, et en moins de temps qu'il n'en faut. Là l'échelle des temps n'est l'échelle ni géologique ni de l'univers, ça va hyper vite.
Il y en a un cul par-dessus tête:
Ils font la joie des grapheurs locaux.
Un autre qui connaîtra le même sort si ça continue, qui est déjà dans le vide:
À propos, vous avez vu ce ciel?? Absolument magnifique. Quel bon augure pour ce jour de marche.
Et puis, arrivée sur une plage de surfers, puis en route dans les dunes pour rejoindre la plage de Gros Jonc, avant le Bois-Plage.
Les dunes ont été plantées avec des essences particulières, c'est très joli, on dirait des jardins. J'ai crapahuté comme une folle dans le sable, montée, descente, montée, descente. 

J'ai rencontré des souches, j'aime bien les souches. Elles meublent l'espace et valent bien mieux que certaines oeuvres contemporaines dont je ne voudrais même pas dans mon jardin (surtout s'il faut payer un tarif de hold-up).

Pique-nique au Bois-Plage et là, je vais sur la droite direction Saint Martin de Ré.
Et là, l'iPhone déchargé. Tant pis.
Je n'étais pas déchargée, moi, c'est la supériorité de l'homme sur la matière.(ça viendra plus tard)
J'ai continué vers la Flotte, dont le front de mer est absolument charmant, mais que je ne peux pas vous faire partager, ce sera pour une autre fois. Idem l'abbaye des Châteliers et le Fort de la Prée (propriété des oeuvres sociales de l'Administration pénitentiaire, qu'on se le dise).
Pendant ce temps, les kilomètres s'accumulaient et à un moment donné, à Rivedoux, il était cinq-six heures, j'ai vraiment cru que je n'y arriverai pas. J'avais quatre ampoules, et l'une d'elle a brusquement éclaté (sur le côté du gros orteil gauche), et là ça faisait vraiment mal. C'est terrible, ça fait une espèce de douleur brutale et profonde, d'une intensité XXL. Tout ça pour un peu de peau gonflée. Heureusement, j'avais ce qu'il fallait dans le sac, mais je devais m'asseoir assez confortablement pour mettre le pansement, donc obligée de boitiller sur à peu près un kilomètre, car là, j'étais sur la route du Fort de la Prée, assez passante.
Sur le front de mer de Rivedoux, une petite pause pansement et j'ai senti que ça faisait beaucoup. Je devais être à 30-32 km au total et la voiture était au péage.
Là, ça commençait à ne pas le faire, la nuit tombait doucement. J'ai regardé un horaire de bus, je n'ai rien compris, donc, pas le choix: il faut continuer.
Jusqu'au bout sur nos Messerschmidt!
Heureuse surprise: qui vois-je en vélo sur le front de mer, prêt à reprendre la route pour passer le pont et rentrer? Thomas! Nous avons discuté, il est reparti, moi aussi, mais ça m'a fait du bien et m'a donné la pêche.
De retour sur le pont, qu'est-ce que j'ai caillé. J'étais épuisée. Mais la musique m'a aidée. Le casque sur les oreilles (qui étaient bien au chaud comme ça), une musique entraînante, go, go go!
C'est fou comme on a froid quand on est fatigué. Et puis, j'avais l'impression d'être toute raide.
Quand j'ai regardé mon podomètre à la maison, il indiquait:  39km3. ah oui, quand même...





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