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dimanche 20 novembre 2016

Anti-terrorisme et nouvelles technologies

Quand les nouvelles technologies s'allient aux hommes dans la lutte anti-terrorisme

Les commémorations des attentats du 13 novembre 2015 sont une occasion de se poser une question et une seule: qu'avons-nous appris en un an sur le sujet terrorisme?

Je suis partie en quête de réponse durant la journée intitulée "les Rencontres des Acteurs publics" 2016 et ayant pour thème "Sécurité intérieure: hommes et technologies", qui ont eu lieu le 9 novembre dernier à l'École militaire à Paris, sous les auspices de l'INHEJS, c'est à dire l'Institut national des hautes études de la justice et de la sécurité. Pour plus d'infos, voir:
https://www.inhesj.fr/fr



Ce jour-là coïncidait avec la proclamation du nom du quarante cinquième président des États-Unis, l'émotion était grande dans l'amphithéâtre Foch, bref, avec le thème de la journée et les commémorations du 13 novembre se profilant, l'ambiance était particulière.

En effet, l'élection présidentielle américaine a été une démonstration frappante de la faillite des TIC dans le domaine de l'analyse prédictive, quel beau terme n'est-ce pas, ça fait super branché, bref de l'incapacité de ces techniques pour prédire ce qui va se passer, même pour des évènements on ne peut plus couverts par tous les types de réseaux d'informations possibles et imaginables. Exit le Big Data, exit les analyses en tout genre. Bref ce fut un camouflet monstrueux.

Mais quand même!
*Est-ce que les nouvelles technologies, Big Data, biométrie, intelligence artificielle, associées aux qualités et compétences des différents corps chargés de la sécurité, ne devraient-elles pas nous éviter ces évènements funestes? Pourquoi ça ne nous protège pas, tout ce déploiement de forces et de techniques?
*Alors que le Big Data offre à l'humanité une somme jamais vue d'informations sur des millions de gens, comment expliquer l'impuissance de cette collecte monstrueuse de données dans la prévision des violences?

(NB: vous vous souvenez? Il y a un an et demi, j'avais écrit un article sur le Big Data, côté commercial.
Je vous le remets en lien: 
refermons la parenthèse)

A- Constat

Les Acteurs publics ont commandé un sondage réalisé par l'IFOP et EY fondé sur la question: parmi les acteurs suivants, auquel faites-vous le plus confiance dans la lutte anti-terrorisme? en premier? Et en second?

EY - Sondage exclusif : 75 % des Français favorables au rétablissement du service militaire obligatoire
Sources: IFOP/Acteurs Publics
http://www.acteurspublics.com/2016/11/08/sondage-exclusif-plus-de-8-francais-sur-10-souhaitent-un-pacte-renforce-entre-forces-de-securite-et-citoyens

B- Le cas de la Justice

Le mauvais chiffre de la Justice, 3%, m'interpelle en tant qu'auxiliaire judiciaire. En effet, la Justice est affligée de plusieurs maux:
-mauvaise image: c'est une institution technocratique,
-coopération internationale souvent déficiente: au niveau européen, un processus de dislocation est en cours et les souverainetés nationales s'opposent souvent à la transmission d'informations sensibles.
-peines ineffectives suite au mécanisme de remise des peines: un condamné à 10 ans de prison n'en fera que 6 ou 7 en réalité.
-or, l'institution joue un rôle essentiel dans les problèmes rencontrés par les rescapés et les familles des victimes d'attentats. Il s'agit d'un contentieux de masse, les parties civiles sont extrêmement nombreuses, et, pour traiter tous ces dossiers, la Justice manque de moyens et de greffiers, principalement. Or, les procédures des parties civiles jouent un rôle important dans le processus de deuil.
bref, souvent, la Justice a mauvaise presse, alors que cette institution est au coeur de la lutte contre le terrorisme et les cyberattaques. Et pourtant, l'apport judiciaire est loin d'être négatif, il est souvent mal connu et mal perçu.
La centralisation des enquêtes et des jugements des actes terroristes est propre au système français. On trouve même plus de synergie entre la Justice et la DGSI, par rapport à ce qui se passe dans les pays anglo-saxons, par exemple.
L'arsenal législatif de notre pays n'a rien à envier à quiconque. En effet, quand on voit les mesures qui ont été prises par les USA dans la foulée du 11 septembre, mise au secret, tortures, Guantanamo, et autres Abou-Ghraib, ces mesures n'ont absolument pas produits les effets escomptés, tout en posant des problèmes de fond au régime démocratique du pays.
Selon le juge Jean-Louis Bruguière, le système judiciaire manque de réactivité. Ce manque s'ajoute à une coopération internationale difficile, car la France a souvent affaire à des pays qui ne sont pas touchés par ce terrorisme et donc qui n'ont pas besoin de lois sécuritaires.

Nos institutions affrontent des crimes complexes lors des attentats. Mais le fond reste toujours le même, technologies ou non: la criminalité s'associe à un bras armé, dans le seul but de nuire. Des organisations criminelles se mettent au service les unes des autres, et ce processus est favorisé par les facilités transfrontalières et transversales offertes par les nouvelles technologies.

C- Le retour au service militaire obligatoire et l'instauration d'une garde nationale plébiscités

75% des interrogés sont pour le retour au service militaire obligatoire.
Objection Votre Honneur: étant donné qu'il a été vendu une grande partie des casernes, est-ce que ce plébiscite restera à l'état de voeu pieux?
Les effectifs de la Garde nationale se montent à 28 000 engagés pour un objectif fixé à 40 000 en 2018. Les 2/3 viennent de la société civile et l'âge moyen est de 37 ans.
Il existe d'autres "réserves" comme
-la Réserve opérationnelle: beaucoup d'anciens policiers la composent
-la Réserve citoyenne: cette réserve a acquis ses lettres de noblesse; un exemple? lors de l'accident de la German Wings, ce sont deux commandants de bord réservistes qui ont participé aux recherches et à l'analyse subséquente.
De plus on observe un très fort accroissement des candidatures aux fonctions policières, qui se sont montées à 35 000 cette année.

D- Et la sécurité privée?

Les chiffres la concernant sont faibles: peu de gens accordent leur confiance aux acteurs privés de la sécurité: 2% en premier et 5% au total.
Pourtant, souvent, les premiers arrivés sur les lieux d'une attaque terroriste sont les vigiles privés à pied arrivant des structures avoisinantes qui les emploient.
L'émergence de la coopération entre forces de l'ordre et acteurs du secteur privé ne date pas d'hier. Un cadre juridique a été posé dès 1983 (loi), qui a été approfondi plus tard en 1995 (autre loi).
De même, le nombre de personnels privés est important: 150 000 (à comparer avec les 250 000 que comptent les forces de l'ordre).
Des organismes paritaires se sont mis en place comme:
-le COFIS: le comité de la filière industrielle de sécurité, voir lien ci-dessous:
http://www.gouvernement.fr/comite-de-la-filiere-industrielle-de-securite-cofis
-l'ANSSI: l'Agence Nationale pour la sécurité des systèmes d'informations, voir lien ci-dessous
http://www.ssi.gouv.fr/
La sécurité privée joue un rôle majeur dans la sécurisation des secteurs industriels sensibles et dans la protection des salariés en mobilité dans des pays ou régions dangereux. Les personnels privés impliqués dans ce secteur sont souvent d'anciens spécialistes issus de la police nationale ou de la gendarmerie, le cas de Jean-Louis Fiamenghi, ancien patron du RAID, chef de la sécurité chez Veolia, en est un exemple connu.

De ce fait la collaboration  entre forces de l'ordre et acteurs privés a donné naissance à une logique de "coproduction" dans le domaine de la sécurité.


La sécurité informatique n'étant pas un moindre domaine.
Le 21 octobre dernier, une cyber-attaque généralisée s'est déroulée à travers les objets connectés.
Les entreprises françaises sont l'objet d'un véritable pillage informatique des données.
Le cyber-front existe réellement, et il ne s'agit plus de hackers isolés qui travaillent dans leur grenier. C'est une image totalement dépassée, même si elle est télégénique. Nous sommes en face de réseaux extrêmement bien équipés et collaboratifs au service d'organisations criminelles transnationales.
C'est le secteur de la santé qui est la cible privilégiée des attaques. Sur le Darknet, les données santé valent 100 fois plus cher que les données de cartes de crédit.
Pour l'instant, peut-on résister à une cyber-attaque? La réponse est non, car, la plupart du temps, les réseaux informatiques privés comme publics ont une mauvaise architecture. Nous subissons environ une vingtaine d'attaques graves par an.

Puis...
Un sondage a également été fait au sein des personnels de police et de gendarmerie concernant l'impact des nouvelles technologies sur leur travail.

Désolée, elle n'est pas super claire, je l'agrandis









Prenons l'exemple des contrôles routiers, effectués par les gendarmes entre la France et la Belgique après le 13/11/15, il leur suffisait juste de taper le numéro d'immatriculation des voitures sur leur terminal embarqué pour, 5 mn après, avoir la réponse des fichiers des préfectures concernées, alors qu'il y a quelques années, il fallait tenir compte, pour avoir une information, des heures d'ouvertures des préfectures, de la bonne volonté des employés... bref ce qui prenait plusieurs jours se fait en quelques minutes.
De même, dans les cas de vidéosurveillance, les ordinateurs analysent les films, repèrent les anomalies et permettent aux personnels de se concentrer sur ces anomalies, au lieu de devoir passer en revue des heures et des heures de vidéos.
Cette transformation numérique du travail de sécurité est particulièrement avancée dans la gendarmerie.

E- Cependant, il ne faudrait pas oublier le rôle des collectivités territoriales dans le domaine de la sécurité.

Dans ce domaine, il y a un souci: la France compte 34 000 communes, un chiffre supérieur à celui de la Chine et du restant l'Europe!
Philippe Houillon, député-maire de Pontoise a eu une opinion nuancée sur l'engouement des citoyens à l'égard des forces de l'ordre et de la sécurité. En effet, selon la loi de 2007, "le maire est le coordonateur de la prévention de la délinquance dans sa commune". Mais les gens ont peur des représailles en cas de dénonciation d'infractions. Ce phénomène est très important et limite donc la participation des citoyens à leur propre sécurité. De plus, le maire n'a guère de moyens de répondre la mission que lui fixe la loi.
Pour Robert Herrmann, président de l'Eurométropole de Strasbourg et adjoint au maire, en charge de la sécurité et de la tranquillité publique,  il n'y a pas encore assez de ressources à Strasbourg pour assurer ces missions. La ville elle-même dispose de 280 caméras de surveillance et de 500 caméras au total en comprenant les alentours et les autoroutes. La protection du réseau d'eau est une priorité, protection des captages et de la connaissance parfaite du réseau.

Alors, que conclure de tout ça? Le panorama est contrasté. La vidéosurveillance est peu contestée à présent, puisqu'elle a fait ses preuves, dans le cadre de la criminalité de base. Les administrations et entreprises, elles, ont besoin de spécialistes en TIC, il semblerait que le recrutement ne soit pas assez "moderne". Les ressources sont bonnes, mais pas assez nombreuses (constat général). Il faudrait intégrer les questions de cyber-sécurité dans de nombreux postes.
Pour la citoyenne que je suis, je ne venais pas pour m'entendre dire "le risque zéro n'existe pas", parce que je le sais déjà! Je ne veux pas non plus que "ma vie privée devienne une anomalie" et faire le point sur toutes ces questions m'a énormément intéressée. Vous pouvez visionner des débats de ces journées sur:

http://www.acteurspublics.com/articles/36
onglet sécurité
onglet 08/11/16: les Français favorables au service militaire obligatoire et à la garde nationale.





mardi 25 octobre 2016

Du gaz russe pour l'Europe

L’approvisionnement de l’Europe en gaz russe, vrai ou faux problème ?


Ou : peut-on virer la Russie de l’Europe (construire l’UE sans tenir compte de sa puissante voisine, manier les sanctions économiques comme un fouet, systématiquement discréditer le pays, son régime, ses entreprises) sans conséquences ? Bref, se comporter comme des médias occidentaux et des politiciens de base européens, à qui les électeurs seraient bien inspirés de dire, comme en Argentine, que se vayan todos (qu’ils s’en aillent tous… j’envoie du rêve, là)


Essayons de faire de l’info, et pas de l’intox.

Il n’y a pas très longtemps, j’ai eu accès à une conférence sur le gaz russe et je vous livre ce que j’en ai compris. Mon nombre de « vu » limite naturellement les critiques qu’on pourrait me porter, à savoir le genre, je serais de parti pris, etc. En plus, je ne suis pas spécialiste du domaine, ce sont donc des infos que j’ai prises au vol, je ne suis ni suppôt d’ENGIE, de Gazprom… Ma carrure est trop modeste pour être piégée dans ce genre de rhétorique imbécile.

Bon. L’EU et le gaz russe.

D’abord, on ne se trouve plus dans une situation de mix énergétique classique, genre x% pétrole, x% gaz… parce que la transition énergétique décidée par l’UE, à savoir diminuer de 50% les émissions carbone à l’horizon 2030, pose un cadre tout à fait inédit pour ce genre d’exercice. Le gaz est au centre de la transition énergétique, personne n’ira me contester ça.
Les exportations de pétrole constituent 40% du budget de la Russie, les exportations de gaz 10%.
Si on braque l’objectif sur la Russie, qui va t-on trouver au bout de la lunette ? Surprise, les Etats-Unis ! Et non, on n’est plus au temps de la guerre froide, mais c’est vrai que le casting la rappelle :
-Les États-unis
-La Russie
-L'Europe
Ça vaut le coup de commencer un article sur la Russie en parlant des Etats-Unis, y a un côté provocateur qui me parle bien, là.

Grâce à leur révolution énergétique non conventionnelle, les States sont devenus auto-suffisants en gaz et même exportateurs !  Carter et Reagan en auraient rêvé ! Quel président américain n’aurait pas souhaité l’autosuffisance énergétique de son pays à l’époque du premier choc pétrolier (1973-1974), ou du second (1979-1980) ? Ben, ils ont fini par le faire ! Au point de redistribuer les cartes d’approvisionnement en pétrole d’une manière douloureuse pour les pays du Moyen-Orient et certains pays d’Amérique latine (suivez mon regard : le Venezuela)
Et à ce titre, concourent à brouiller l’image énergétique de notre continent, jouent les trublions, s’imposent comme un fournisseur énergétique alternatif et constituent une réserve intéressante.

Donc, entre transition énergétique, nouveaux approvisionnements en LNG américain (première livraison : février 2016), vous voyez que ce n’est pas du réchauffé ce que je vous raconte ! Mais les acteurs, eux, sont classiques. C’est là où ça devient intéressant. Surtout quand des objectifs territoriaux et sociétaux viennent plomber le jeu (Russie et Crimée, Donetz, etc)

Alors tout de suite on tombe des nues on se dit, mais là, on est mal barré, tout notre gaz vient de Russie ! On décide de ne pas leur livrer leurs deux Mistral, ils  envahissent et annexent la Crimée, y a plein d’histoires autour de gazoducs : passera ? passera pas ? Des sanctions économiques en veux-tu en voilà.
Bref, la situation énergétique avec la Russie, ce n'est quand même pas simple !
Vue par la lorgnette médiatique, la situation paraît inextricable et pas très en faveur de la paix mondiale. De plus, ce matraquage fait qu’on n’échappe pas à une analyse très manichéenne : de ce côté, y a les gentils, de l’autre y a les méchants.
Je pense que notre niveau intellectuel à tous exige quand même un peu plus de profondeur dans la réflexion, donc je vais essayer de relever le niveau de l’info qui nous est infligé sur ce sujet. 

Les livraisons de gaz de la Russie, ce n’est pas nouveau.
Il s’agit de commerce pur et simple, qui suit la règle suivante :
-Du côté du vendeur : j’ai un truc que tu n’as pas et dont tu as besoin, je te le vends.
-Du côté de l’acheteur :J’ai besoin d’un truc qui me manque, tu l’as, ça tombe bien, je te l’achète.
Ce n’est que du commerce. Dans une relation commerciale équilibrée, chacun y trouve son compte. C’est ce qu’on appelle une relation « win-win ».

L’Europe est un débouché naturel pour le gaz russe : la preuve en images : regardez cette jolie carte en couleurs. Ces entités font partie du même continent, il est logique qu’ils aient des rapports entre eux, évidence géographique qui semble échapper à beaucoup.
Un petit coup d'oeil:




Pourquoi aller chercher ailleurs ce qu’il y a en Russie, surtout que le réseau d’acheminement est quand même conçu pour :
mediapart



Mais voilà, le « crime » de la Russie, c’est quoi ?
L’entreprise qui extrait, traite et achemine le gaz en Europe, c’est une entreprise d’État, Gazprom de son nom.  Donc c’est en quelque sorte l’État russe qui a ainsi une mainmise sur la fourniture d’une ressource indispensable. Et là tout le monde hurle en chœur : non, non, pas ça.
Parce que voilà, il n’y a pas un Total comme pour le pétrole qui fait tampon entre nos besoins en pétrole et les extractions dans le monde entier.  Il n’y a pas d’Areva qui a le même rôle dans le nucléaire que Total dans le pétrole. Non, là, c’est une entreprise étrangère, même pas américaine ou allemande, qui joue ce rôle : c’est une entreprise d’État russe ! Alors là, ça ne le fait pas.



Ce qu’on ignore, c’est qu’il y a d’autres compagnies gazières en Russie qui vont pouvoir aussi intervenir sur le marché européen : Rosneft et Novatec. Apportant ainsi une touche de concurrence, concept cher au cœur de la Commission européenne, qui, l’air de rien, régente de plus en plus nos vies ! Nos vies de citoyens, de salariés et de consommateurs. Elle a décidé qu’il fallait diversifier les appros en gaz et elle fait les gros yeux à Gazprom, que ce cinéma commence à fatiguer quelque peu.

OK, je ne tape pas sur l’Europe. Promis. Relation commerciale donc. Qui dit commerce, dit prix.  Si les fournisseurs et les acheteurs sont évidents, la mécanique des prix l’est moins.

Les cours des matières premières sont fixés de deux façons, pas compliqué :
-s’il s’agit d’achats ponctuels (ou « spot », ou contrats de gré à gré, vous avez dû entendre ce terme-là), le prix est fixé au jour le jour en fonction des cours quotidiens ;
-s’il s’agit d’achats à long terme (genre : un État fait des réserves en vue de l’hiver qui s’approche, ou constitue des réserves stratégiques, genre : je vais avoir une grève chez Total au mois de juin par exemple, donc j’achète de la matière première avant que ce ne soit le foutoir avec toutes les raffineries fermées et les blocus), les achats se font suivant des contrats à long terme, avec des prix fixés différemment, parce qu’on ne sait pas exactement combien coûtera le m3 de gaz dans 5 ans, là ce sont des calculs un peu compliqués, bref)
donc vous  l’avez bien compris, le prix du gaz « spot » ne sera pas le même que le prix du gaz « à long terme ».
Après ces différences ne sont pas si difficiles que ça à comprendre : c’est comme si j’avais un mur à monter, je vais chez un vendeur de matériaux, j’achète mes briques (ou mes parpaings) au prix du jour. Par contre, si je décide de construire une extension de ma maison, je suis obligée d’attendre le permis de construire, de faire appel à un entrepreneur qui lui-même achètera ses matières premières, et parmi elles, les briques (ou parpaings) ne seront pas au même prix que dans le cas du mur, parce qu’il y a des délais, des problèmes fournisseurs ou d’autres circonstances…

C’est ce que fait Gazprom avec les fournitures de gaz. Des contrats à long terme avec les pays européens pour leurs achats, et parfois, des contrats spot. Ce qui est rarement mis en évidence dans la presse, c’est que si les prix spot sont inférieurs aux prix long terme, les acheteurs vont voir Gazprom et renégocient les prix à la baisse et ça marche souvent. Ce qui fait que, vous l’aurez compris,  les prix à long terme tendent à rejoindre les prix spot.

Alors, pourquoi tout ce foin autour du gaz russe ?

Ba, si je vous dis que la Russie c’est la mal-aimée de l’Europe, hein, je ne vous aurais rien appris. Et bim dans ma tronche, qui voulais éclairer votre lanterne.

Donc, Gazprom, c’est une entreprise d’État russe, l’équivalent de notre Total ou Areva (du moins, ce qu’il en reste, et v’lan, un coup de pied dans les tibias de Macron, au passage, c’est grâce à lui si la valeureuse entreprise nationale nucléaire est dans cet état aujourd’hui, dépecée, coulée, alors qu’avant son passage au ministère de l’Économie, c’était moins pire… qui a dit que j’étais pas pour Macron dans la salle ?) Et ça, ça agace fortement les politiques nationaux qui enfourchent tous joyeusement le cheval de la mondialisation et de son corollaire, la libéralisation à outrance, donc finis, les services publics, finies, les entreprises nationalisées, même dans les secteurs stratégiques, et ça énerve prodigieusement les politiques européens qui eux, cavalent joyeusement sur leur monture appelée « concurrence », obnubilés qu’ils sont par les exemples catastrophiques de certaines entreprises monopolistiques de l’entre deux-guerres, qui auraient conduit au deuxième conflit mondial. Donc haro sur Gazprom. Vilain russe et vilain monopole étranger, dont on ne peut se passer d’ailleurs !

Et puis, Gazprom et l’État russe… c’est un phénomène unique en son genre.
Je vous dresse le tableau. Pour mieux comprendre, je vous brosse une situation identique 1) en France 2) en Russie.
Imaginez qu’en France, vous êtes entrepreneur. Vous avez des salariés, des produits à vendre, et vous êtes dans la mouise : c’est la crise, vos revenus chutent, vous devez licencier, mais payer quand même vos charges. Donc petit à petit, vous êtes pris à la gorge, vous vous enfoncez, vous avez de plus en plus de mal à payer vos cotisations et vos impôts, vous vous prenez des pénalités, jusqu’au couplet final : la liquidation. Le problème : vous êtes une entreprise stratégique. Et voilà, vous coulez. Naufrage. Disparition corps et bien. Y a même pas de SNSM (société nationale de secours en mer)
pour tenter de vous récupérer. Vous faites comme le Titanic, vous lâchez des fusées de secours bien avant de couler, mais personne ne se pointe.

En Russie, c’est totalement différent. Dans le cas de Gazprom du moins.  Plutôt que de laisser son champion gazier couler du fait de la réduction drastique des cours du pétrole et du gaz, l’État a diminué « la base imposable » de l’entreprise au prorata de la baisse des cours constatés. Ce qui veut dire que l’entreprise, déjà dans une situation délicate, a eu moins d’impôts à payer.  Ce qui lui a permis de mieux faire face à la situation créée par la baisse des cours, de s’adapter.
Je ne sais pas ce que vous en pensez, mais c’est un mode d’agir dont on rêverait en France, et je défie bien n’importe quel chef d’entreprise français de me dire le contraire ! Vous vous imaginez vous, apprenant la bonne nouvelle, c’en serait presque un Évangile. Reprenons l'exemple de l'entreprise en crise ci-dessus. Avant de se pointer au tribunal de commerce, le chef d'entreprise reçoit la lettre suivante du Trésor public (ou de l'URSSAF)
« Monsieur/Madame,
Étant donné la situation difficile que vous traversez actuellement… blablabla…nous vous accordons une réduction de votre base imposable de 20%, correspondant à votre perte de 20% … blablabla… eu égard aux conditions difficiles que traverse votre secteur… ». 
Vous imaginez le Trésor vous notifiant une baisse d’impôt en temps de crise ?

Dans le même temps que l’État russe réduisait les impôts du géant gazier, il dévaluait la monnaie nationale, le rouble.
Alors ça non plus, on n’aime pas, dans une économie ultra-libérale. La dévaluation, c’est une arme économique obsolète, ça date des années quatre vingt, bref, « d’avant l’ère Internet » pour beaucoup. C’est une arme de vieilles lunes économistes, qui n’ont pas compris que les temps avaient changé.
Sauf que la dévaluation du rouble a fait que les prix du gaz russe restaient attractifs pour les Européens. C’est ainsi que Gazprom a pu octroyer une ristourne de 25% sur le prix du gaz en Europe. Ça vaut le coup pour les acheteurs quand même, et ça, les politiques européens se sont bien gardés de le claironner auprès des opinions publiques.
Un pitit graphique qui vous montre la corrélation entre dévaluation du rouble et baisse du cours du brent :

 

Pour toutes ces raisons, c’est haro sur la Russie. Ils manipulent leur monnaie (entre nous, la Chine en fait autant, sinon, comment expliquer que les exportations chinoises soient si peu onéreuses), ils soutiennent leur champion gazier… que de l’anti-conventionnel. Ils affichent un nationalisme économique qui va de pair avec leur politique extérieure.
Bien sûr, dans un article plus général, il faudrait parler des conséquences de la réduction d’impôts de Gazprom et de la dévaluation du rouble : ce sont autant de ressources en moins pour le budget de l’État, donc moins de politique sociale, moins d’infrastructures, moins d’écoles, d’hôpitaux etc.

Le problème de l’Ukraine (et de la Slovaquie d’ailleurs)
Vu sous le strict angle gazier, l’Ukraine, c’est simple. Le pays compte appliquer des tarifs de transit très élevés, tout comme la Slovaquie, et c’est pour éviter ces tarifs de hold-up que les Russes, de concert avec les Allemands, ont décidé de dévier un de leurs gazoducs, le Nord Stream, vers l’Allemagne du Nord, plate-forme qui serait chargée de dispatcher le gaz vers le Nord et vers le Sud de l’Europe, évitant ainsi les pays aux dents longues, qui auraient eu les moyens de faire « chanter » l’UE.
Voici ce qui arrivera en Allemagne:


Ainsi, qui aura un rôle central dans le dispatching gazier ? Et qui a déjà un rôle de locomotive économique en Europe et verra ce rôle renforcé ainsi ? l’Allemagne.

Voici exposés, aussi simplement que possible, les enjeux autour du gaz russe, sujet qui va bien plus loin que les propos et les écrits manichéens qui traversent la sphère d’information à la manière de météores, vite chassés par d’autres buzz. Je profite de toutes les histoires qu'on fait autour de la Russie pour ajouter ma petite pierre. Ça y est, c'est fait!










samedi 21 mai 2016

L'économie en France? Ça va

Si l'économie française tourne à nouveau, François Hollande risque de se représenter aux élections.


Voici ce qu'écrit "The Economist" à propos de notre pays et de son économie. J'ai trouvé utile de traduire cet article. (14 mai)

  François Hollande prétend régulièrement qu'il voit des améliorations dans l'économie française. Peu après avoir été élu Président en 2012, il a dit que le chômage commencerait à décroître l'année d'après. Hélas, l'indice a poursuivi sa montée. Dans son programme électoral, il avait prédit un retournement économique imminent. Au lieu de cela, la France a connu une croissance à zéro pendant deux ans. Donc, quand Monsieur Hollande a déclaré récemment à la télévision "Ça va mieux!", il a été tourné en ridicule en long, en large et en travers. "Vous plaisantez?" a dit le présentateur, choqué.
  Cependant, il y a des signes qui montrent que, cette fois-ci, monsieur Hollande peut avoir raison. L'économie française, la deuxième de la zone euro, a crû plus vite que prévu au premier trimestre 2016, à un rythme trimestriel de 0,5%. Ce qui signifie une croissance annuelle de 1,5% cette année, conformément aux prévisions du gouvernement. Cette percée a eu lieu grâce au rebond de la consommation des ménages, moteur traditionnel de l'économie, additionné aux bas cours du pétrole. Mais l'investissement du secteur privé commence à reprendre également. Au premier trimestre, l'investissement en équipements, outillages et véhicules a atteint un taux de 2,6%, deuxième augmentation consécutive à ce rythme.
  Depuis octobre, l'index de la confiance des entreprises, calculé par l'INSEE, l'organisme de statistiques, a dépassé sa moyenne à long terme. Cette année, les patrons des entreprises de production envisagent d'augmenter leurs investissements de 7%, selon l'INSEE, ce qui équivaudrait à l'augmentation la plus importante depuis 2011.  Les emprunts bancaires sont importants. Après un long déclin, même le secteur de la construction et de l'habitat commence à montrer des signes de reprise. Dans une étude faite en avril, 74% des interviewés, acteurs du secteur de l'immobilier, prévoyaient une amélioration dans les 12 prochains mois, contrairement aux 59% l'année dernière, selon les dires du Crédit Foncier, un prêteur.
  Aucun économiste ne prévoit de redressement soudain. Les exportations ont diminué un peu au premier trimestre, malgré le faible cours de la devise. La production industrielle a été décevante. En mars, la Commission européenne a prévu un taux de 1,7% en 2017. Contrairement au reste de la zone euro, dont la croissance n'atteindra qu'à peine 1,6%. Mais la prévision de la Commission pour la France ce printemps dit: "un mouvement lent vers un redressement plus basé sur des facteurs intrinsèques". Bruno Cavalier,  économiste en chef de Oddo Securities, habituellement tiède sur l'économie française, dit maintenant qu'il "est relativement optimiste pour ce qui est de la France".

De Paris à l'Europe, le taux de chômage en %
Source: Haver Analytics: Commission Européenne
  Toutes ces nouvelles mettent du baume au coeur, que ce soit en France ou dans la zone euro, encore fragile. Mais il est impossible de ne pas noter l'indice absent de ce redressement: le chômage. Les derniers chiffres du chômage pour le dernier trimestre 2015, ont juste légèrement fléchi. Et le chômage des jeunes, à un niveau de 24%, a à peine bougé. Un programme gouvernemental de 2 milliards d'euros pour la formation des chômeurs devrait aider à améliorer les chiffres. La Commission européenne ne prévoit que des créations d'emplois "limitées" cette année et en 2017, avec un taux de chômage diminuant légèrement à 10,1%. Toute amélioration vaut mieux que rien du tout, néanmoins, les entreprises restent méfiantes et évitent d'engager du personnel sous les auspices du code du travail rigide du pays, avant d'être sûres du retournement économique prévu. L'année prochaine, la France risque de se retrouver avec un taux de chômage supérieur au taux moyen de la zone euro, pour la première fois depuis 2007. (voir ci-dessus)
  Les enjeux politiques sont élevés. Non seulement Monsieur Hollande a promis de diminuer le chômage pendant sa présidence, mais en plus, il a promis de ne pas se représenter en 2017 s'il ne réussissait pas. Étant donné les chiffres, une deuxième campagne paraît improbable. C'est le président français qui bat les records d'impopularité: seuls,13% des sondés l'approuvent. Une partie de la gauche de son parti se révolte contre son brusque changement de politique économique plus favorable aux entreprises. Cette semaine, craignant de ne pouvoir réunir une majorité parlementaire, le gouvernement a invoqué un article de constitution rarement utilisé pour faire passer sa loi travail sans vote, provoquant ainsi un vote de censure.
  En fait, ça en arrangerait plus d'un à gauche si monsieur Hollande ne se représentait pas. Arnaud Montebourg, un ministre de l'économie de gauche, renvoyé pour insubordination, pense qu'il a ses chances comme challenger. De tels rivaux pourraient utiliser l'échec du président Hollande concernant le chômage, pour mettre en avant leurs candidatures comme candidats socialistes alternatifs. Ni la croissance, ni les réformes du Code du travail ne seront suffisants pour impacter significativement le chômage en France. Mais le président Hollande, optimiste envers et contre tous, peut estimer que même un soupçon d'augmentation de l'emploi l'autoriserait à se représenter, bien que ses chances soient minces.


http://www.economist.com/news/europe/21698689-if-economy-running-again-fran-ois-hollande-will-be-too-va

jeudi 17 mars 2016

Actualités oui... mais paradoxales!

Business de la mode:


Tous les magazines féminins et people (et les autres aussi) étaient en boucle sur la Fashion week...
J'ai repéré le Mondial du tatouage, qui me paraissait plus fun et moins convenu

Vu sur l'express.com



Trop beaux!

Business réseaux sociaux:


Concernant les Med' soc', une statistique démoralisante concernant Facebook: bientôt plus d'utilisateurs morts que d'utilisateurs vivants! On a le temps... d'ici 2098! C'est sûr, mon compte utilisateur sera un compte mort à cette date-là! Facebook victime du papy boom. Que va faire Mark Zuckerberg? Une idée géniale, là, il en faut une.
À lire sur:

http://www.lexpress.fr/tendances/produit-high-tech/facebook-les-utilisateurs-morts-bientot-plus-nombreux-que-les-vivants_1771453.html

Politique business:


Un peu de politique que diable, histoire de montrer qu'on s'y intéresse, hein, sinon je vais me faire taxer d'apolitique, d'électrice moutonnière etc... La loi El Khomry!
Avant, quelques petits rappels indispensables sur le code du travail:

http://www.lemonde.fr/les-decodeurs/article/2016/03/09/quiz-le-projet-de-loi-travail-en-9-questions_4879348_4355770.html
C'est un quizz. J'ai eu 6 bonnes réponses sur neuf! Et vous??

hop, j'ai tapé dans le mille! Une saine critique que j'ai trouvée, envoyée par un ami:
http://www.lefigaro.fr/vox/politique/2016/03/09/31001-20160309ARTFIG00127-malika-sorel-pourquoi-la-loi-el-khomri-est-communautariste.php
Ça c'est déjà moins drôle: maintenant on pourra afficher des signes religieux sur son lieu de travail du moment que ça ne gêne pas... en gros. Sauf que dans un pays laïc, c'est super gênant! Il n'y a que nous qui voyons le problème ou quoi???


Mais moi, je préfère la nature à toutes ces salades:

Le Salon de l'Agriculture ferme ses portes. Tendresse et nature au menu:


Je ne parlerai pas de ces hommes/femmes politiques qui ont fait leur show là-bas, ni du stand saccagé. Mais plutôt de cela:

www.autocarsfrancottte
Il est pas mimi ce petit? J'ai un chat qui est blanc et rose comme cet agneau! Tenez, photo

Et je le prouve!

Business climatologie:

On ne parle plus de la COP21 mais on n'a pas fini de parler du réchauffement climatique. Est-ce pour cela que le glacier Perito Moreno d'Argentine fond?


Une autre image de glacier, c'est l'Antarctique cette fois-ci, un iceberg pris au grand angle: du grand art!

lepoint.fr

Art business, maintenant

J'aime bien l'art contemporain vu par Philippe Geluck, à travers son personnage fétiche, le Chat.
Le Musée en Herbe, rue de l'Arbre sec, près du métro Louvre-Rivoli, et près du Forum des Halles, organise une expo sur ce thème: voici ce qui m'a fait rire...










Et toujours... Oil business

economist.com
Who is afraid of cheap oil? Qui a peur du pétrole bon marché?
Sans commentaire!

mardi 1 mars 2016

Comprendre la situation en Asie du Nord-Est, trois points de vue - chinois, coréen et japonais - pour deux perspectives

www.humouretdessin.canalblog.com
Jeudi 18 février dernier, je suis allée à l'IFRI (Institut français des relations internationales, think tank de géopolitique sis à Paris dans le XVè) pour assister à une conférence, dont le thème était: Coopération avec frictions en Asie du Nord-Est. On se souvient tous du tir de fusée effectué par la Corée du Nord le 7 février dernier, pas vrai?
L'Asie du Nord-Est, qu'est-ce que c'est d'abord? C'est où? Ça recouvre quels pays? Voici la réponse, une carte vaut mieux qu'un long discours:

atelier de cartographie -  Sciences Po


Nos intervenants.


1- Première perspective: les relations commerciales


Cette région, c'est compliqué. Pourquoi??? Parce que, d'un côté, il y a ça: l'ombre du TPP plane fort!
(TPP: traité de libre-échange multi-latéral, il n'y a qu'à voir le nombre de flèches!)




Je vous ai ajouté la carte ci-dessous, car elle complète et montre bien l'impact de l'Asie du Nord-Est sur toute cette partie du monde en matière commerciale:


Donc, vous l'avez compris: le commerce joue un rôle prépondérant dans la géopolitique de la région et ce n'est pas moi qui le dis! La négociation du TPP avance cahin-caha avec des frictions: la Chine le refuse, dit que c'est un instrument des USA, le Japon hésite à le ratifier car ce pays préfère des traités bilatéraux. En plus, c'est le quatrième partenaire de la Chine, or, aucun traité ne lie les deux pays. Pour faire encore plus complexe, la Chine refuse toute forme d'encadrement légal destiné à protéger les investissements coréens et japonais sur son territoire: les investisseurs font la tête, ils n'ont aucun recours s'ils ont des partenaires chinois chelous qui décident de leur faire un enfant dans le dos.
Malgré toutes ces DIVERGENTES... heu divergences, c'est le commerce qui permet l'intégration des différents pays de la région.
La croissance économique de la région n'a rien à voir avec celle de l'UE, hein. Forte population, forte part des jeunes dans cette population, peu de terres comparé à l'Europe, un besoin urgent d'infrastructures, donc les relations commerciales contribuent à intégrer les pays les uns avec les autres.

À propos d'infrastructures, même si cette carte ne concerne pas directement l'Asie du Nord-Est, voici un exemple : le réseau de voies ferrées financées par la Chine à partir de Kunming, une ville du sud du pays: énorme, il relie les principales capitales de l'Asie du Sud-Est à Kunming...



La Chine est une grande puissance économique, CQFD (ce qu'il fallait démontrer), certes, mais en ce qui concerne les relations internationales, le tableau est plus mitigé...

2- Deuxième perspective: la géostratégie et le rôle des grandes puissances

Et de l'autre côté, y a ça!!! la présence US en Asie



Depuis 1945, il reste des "anomalies historiques" dans la région, à savoir: deux Corées, deux Chines (RPC et Taiwan), et un Japon non encore "normalisé", c'est à dire, qui, suite à sa défaite de 1945, est bridé en matière de défense et de relations internationales. Donc cette situation est source de friction, que ce soit entre les deux Chines, ou les Corées, ou dans le cadre des relations entre ces différents pays et ce Japon "non normalisé".

Concernant la Corée du Nord, c'est le seul allié objectif de la Chine dans la région. Cependant, selon le Pr. Huang, notre intervenant chinois de la matinée, la Chine ne soutient le "régime réactionnaire" de Pyongyang que pour deux raisons:
-si la Chine suspend son aide alimentaire, une horde de réfugiés coréens arrivera sur son territoire: crise humanitaire majeure
-si la Chine suspend ses livraisons de pétrole, le régime s'effondre. Ce qui risque de se passer alors, c'est la mise en place d'un nouveau régime pro-USA. Dilemme, donc.
Le dirigeant de la Corée du Nord sait pertinemment ce qu'il fait en lançant ses fusées de temps en temps. Si son régime disparaît, sa survie n'est pas assurée, et il risque la CPI (cour pénale internationale). Ces tirs de fusée, c'est une sorte d'assurance-vie.
Deux grands scénarios se dessinent pour les prochaines années:
-la Corée du Nord devient un état nucléaire, c'est le "modèle Iran"
-il y a des frappes préemptives US sur les installations: ooups...Même si elles mettent ces installations hors d'état de nuire, dans le même temps, les US ne pourront pas frapper l'ensemble de l'armée conventionnelle, bases, casernes, etc.
et Reoops... le pays est tellement petit, et les "types aux manettes" tellement doués que le territoire chinois pourrait bien être frappé par des missiles US quelconques... vous imaginez la situation, pas besoin de dessin ou de carte, hein, pour se représenter la suite...
Donc, entre une Chine qui a de bonnes raisons stratégiques pour ne pas intervenir, un dictateur qui fait tout pour s'assurer une pérennité et qui y réussit pour l'instant, les conflits larvés entre USA et Russie, l'impuissance militaire du Japon... voici quelques points qui vous expliquent la situation qui s'exacerbe périodiquement mais qui s'assouplite du fait de nombreuses relations commerciales entre les différents pays de la zone.


https://www.ifri.org/fr/publications/enotes/asie-visions/nationalismes-chine-japon-implications-relations-bilaterales
http://tempsreel.nouvelobs.com/monde/20150223.OBS3211/coree-du-nord-la-riposte-rituelle-du-tir-en-mer-jaune.html
http://www.aiib.org/
http://www.agora-erasmus.be/L-infrastructure-du-Pont-terrestre

lundi 15 février 2016

Cinq conseils contre la dépression hivernale: Hey Sigmund, tu as fait l'impasse sur ce trouble!

La dépression hivernale, ou saisonnière, ce poison qui envahit notre hiver


Le moins qu'on puisse dire, c'est que ce n'est pas la joie. Ras-le-bol du temps gris, de la nuit qui tombe tôt...du froid, de l'humidité, des gens qui ne nous comprennent pas, de la vie qui ne répond pas à nos attentes...
STOP! Halte-là! 


Voilà! On a l'impression que ce genre de situation, ça n'arrive qu'à nous.

Cinq petits conseils pour vous aider...

Comme tout le monde, je suis une spécialiste de la dépression hivernale... enfin pas tant que ça. J'ai surtout essayé de trouver des trucs. 

1) D'abord, se changer les idées quand on commence à broyer du noir et qu'on devient vraiment relou pour son entourage. Ce peut être lire un bon bouquin, se plonger dans sa revue préférée, mettre une émission télé ou radio... il y a FORCÉMENT quelque chose pour vous! Une activité qui, au bout d'une demi-heure, vous remet en selle...Y a le choix: loisirs créatifs, DIY, lecture, écriture, art, bricolage...vous voyez? Sans se ruiner ni avoir besoin de 300m2 supplémentaires dans son espace de vie.

2) Et si on faisait une petite liste de toutes les choses qu'on fait bien? Mais vraiment bien? Rappelez-vous ces occasions où vos proches vous disaient, que ce que vous faisiez, c'était chouette: ça peut être de la cuisine, un super repas, une super blague - tout le monde était plié de rire -, un super beau vêtement ... là aussi, il y a FORCÉMENT une liste positive qui vous est propre. Allez, bille en tête, prenez un papier et un crayon, ou une petite note dans votre smartphone, et faites votre liste d'excellence!



3) Le dessin, gribouillages et coloriages sont excellents pour le moral, parce qu'ils font travailler l'hémisphère droit du cerveau, l'hémisphère créatif qui s'affranchit des "tu dois faire" "tu dois penser" "tu dois apprendre", relâchant ainsi l'hémisphère gauche, lui, qui a bien besoin d'un bol d'air de temps en temps. Et qu'on lui foute la paix parfois, comme vous. Il faut soigner votre hémisphère gauche! Il faut l'utiliser en créatif.

4) Et si on arrêtait de se comparer à Une telle qui travaille tellement bien? À Un tel qui a trop la classe? À l'autre qui reste zen au point que rien ne semble le toucher? STOP aux comparaisons défavorables à soi-même. Je suis bien d'accord, peu de gens cumulent le génie de Mozart, avec le sens des affaires d'Elon Musk et la tchatche de Nabilla. Mais après, tout est une question de degré.



5) Je trouve qu'il y a un produit naturel qui influe direct et rapide sur le moral: c'est la GELÉE ROYALE. J'en donnais à ma fille lorsqu'elle préparait ses concours ingénieur, et vraiment, en plein hiver, ça le faisait: elle était plus détendue, plus souriante. Je pense que c'est dû à la composition de ce produit de la ruche, vitamines, acides aminés et protéines. Mais je l'ai vu de mes yeux, cet effet.
ATTENTION: consultez avant d'en prendre. En cas d'allergie, consultez votre médecin. Parlez-lui de la gelée royale. Voyez s'il vous la conseille.

lundi 1 février 2016

Mincir: quelques astuces que même Shrek pourrait utiliser!

Programme sportif pour maigrir : le jour où ça m’est arrivé!

L'année dernière, je me suis retrouvée devant un dilemme: immobilisée suite à une double tendinite à l'épaule gauche, je fis comme tout le monde: je pris du poids. Ça m'a donné l'occasion de faire un point car pour moi, pas question de faire un régime sans sport!
Alors flûte:
- je n'aime pas les cours collectifs
-j'adore l'eau, mais avec mon épaule, fini le dos crawlé, le crawl et Cie
- je déteste courir
- la danse OK, mais pas les spectacles de fin d'année...
-je ne vous parle pas du rafting, du saut à l'élastique ou en parachute, de l'équitation et tutti quanti: interdits!!
bref, vous l'avez compris, il ne restait pas grand-chose!
Et ce pas grand-chose n'était pas évident à trouver.
Mais...

Il y a des jours comme ça: on commence à faire quelque chose et, étonnamment, on poursuit. Voici ce qui m'est arrivée ce jour d'août 2015 quand je me suis pointée à la salle de sport. J’ai pris un vélo elliptique et hop, hop, hop pendant une heure.
Une quinzaine de minutes après le début de l’entraînement, je me suis rendue compte que j’avais chaud. Puis, un peu après, je commençais à suer.
Je prends mon pouls, ah, pas mal, 120bpm. Cela après 20-25 mn.
Quid du mental? Au début, je n’y étais pas du tout. Je pensais à ce que j’avais fait la matinée juste avant, je pensais à tel courrier que je devais envoyer ou à tout autre chose.
25 mn après, mon paysage mental était radicalement différent. J’étais à l’écoute de mes sensations : le cœur, la chaleur aux joues, la nécessité de m’essuyer, la plante des pieds…
Je venais de découvrir une nouvelle planète : mon corps.
Bienvenue chez moi!
Puis… à environ 30 mn, je me suis rendue compte de quelque chose de super : je me sentais bien !!!Super bien !
Mais quelle était cette alchimie ?
L’esprit léger, regarder son compteur, voir que j’avais fait déjà 10 kilomètres, l’affichage calories annonce un chiffre avantageux… hélas, il ne faut pas trop en tenir compte me disent les coachs. Peu importe ! Cela veut dire qu’il se passe quelque chose et banzaï !
Retour au logis.

ahahah j'aime bien cette photo (femme actuelle)

Une astuce pour maigrir, perdre du poids, mincir, appelez-ça comme vous voulez

Ce qui s'est passé est tout simple: mon rythme cardiaque est monté suffisamment pour démarrer un processus de combustion des calories.
La chaudière à calories, il faut l'allumer, et ne pas oublier! Sans allumage, pas de démarrage, c'est comme une voiture hein.
Ce processus se poursuivra toute la journée selon les efforts que je serai amenée à faire, que ce soit monter des escaliers, marcher, porter quelque chose. C’est chouette de se dire qu’à chaque fois que je monte des marches, je brûle des petites calories supplémentaires, alors que si je n’avais pas été à l’entraînement le matin, il n'y aurait jamais eu d'impulsion de départ.

C’est tout bête, il me suffit d’un vélo elliptique ou d’une heure de marche rapide sur un tapis… autre avantage : pas de choc à chaque pas qui se répercute au niveau de chaque vertèbre = dos protégé ! Avantage supplémentaire !

Du moment que je sois debout. Voilà, le mot est dit : bouger en étant debout, en faisant quelque chose qui me plaît. Car le gros problème c’est : on est souvent trop longtemps assis dans nos vies ! Canapé, ordi, bureau, transports en commun, voiture, tout le temps assis...
Après la séance d'endurance, on culpabilise moins quand on s'assoit dans son divan pour flemmarder, jouer, regarder quelque chose... Puisqu'on aura fait un temps régulier d'exercice debout.

L'astuce pour maigrir, le sport, oui et les endorphines?

Donc je vous disais que je me sentais super bien après ma séance. D'ailleurs, ce bien-être s'est déclenché PENDANT la séance. C'est l'apport d'endorphines. Endorphines, ça finit comme morphine, ça vous donne une idée de ce que ça fait. Ce sont les molécules du bien-être.
L’apport d’endorphines : le corps se souvient. Donc le lendemain, quand je reviens, c’est plus facile, parce que mon corps coopère : il se souvient que je lui ai fait du bien quand j’ai passé le seuil de la salle de sport. Cette mémoire nourrit la motivation  que j’ai. Cette motivation devient moitié physique, moitié mentale. C’est à dire qu’il y a une unité corps-esprit quand je fais mon endurance. Je n’impose plus quelque chose à mon corps, c’est lui qui me dit : c’est bien, c’est bien. Refais-le me le.


blog mincir.com

"L'homme a deux pieds mais il ne peut suivre deux chemins"



http://bouger-manger-maigrir.centerblog.net


Sport et minceur : quelques points à observer

Avoir un temps dédié au sport, tout comme on a un temps dédié pour manger, se reposer, bosser, rêver, écrire, jouer d’un instrument, j’en passe et des meilleurs. Bref cette heure-là, c’est heure sport, compris ? Pas une heure sur laquelle toutes les autres activités peuvent déborder. Sport, c’est sport, point barre.

Prendre le temps de s’échauffer, ne pas partir bille en tête. Comme dans tout autre domaine, ça n’amène que des déconvenues.

Côté alimentation, j’ai remarqué que, sans aide, j’oublie très rapidement ce que j’ai mangé hier, il y a deux jours, trois semaines ! Avoir une appli pour enregistrer ses repas, c’est top, ça garde en mémoire tout et ainsi, je prends du recul. Sinon, ma mémoire n’aura pas stocké mes repas, et donc je ne pouvais pas voir les répétitions, les aliments trop riches, trop gras… La version bloc+crayon marche tout aussi bien. À condition d’avoir une base, un livre, un magazine, que sais-je qui décrit les aliments, leur composition nutritionnelle, pour avoir une juste idée de ce qu’on mange.

Inutile de dire qu’avant de démarrer un sport, une visite chez le docteur s’impose. Il/elle donnera des conseils adaptés à votre morphologie, vos besoins, votre alimentation. Interdit de shunter cette étape-là.

Avoir une tenue confortable et agréable. Pour le haut, j’aime bien les marcels de mec blancs. Je ne mets que ça ! Short, pantalon de survêt’, brassière…on n’a que l’embarras du choix. En ce moment pour moi c’est pantalon de survêt assez épais, ça commence à cailler chez nous.

Tant que j’y suis, et les grolles ? Ne pas prendre n’importe quoi, hein ! Chacun ses panards, chacun ses grolles, il n’y a pas à tortiller.

L’eau ! Ne pas oublier de boire régulièrement, sinon, bonjour les courbatures. 

toujours http://bouger-manger-maigrir.centerblog.net   pas de panique, c'est de l'humour


La musique, alliée du sport et de l’amaigrissement

Programme musical si la musique de la salle vous gonfle (ce qui est mon cas). Suite au concert de Nightwish le 26/11 à Toulouse, j’ai une super liste de lecture « Métal » qui dégage. Ambiance assurée. Le rythme aussi.

Petits exercices de stretching agréables à faire après une séance d’endurance. Je recommande 
chaudement !

"Je reconnais l'utilité des fesses quand vient l'heure de s'asseoir!"


Programme sportif pour maigrir : et quand on n’a pas envie d’y aller

Tant pis si un jour, on fait moins de kilomètres, tant pis si, une autre fois, on ne se sent pas d’y aller. C’est normal. Ces jours-là, allez-y quand même, vous allez être étonné de vos résultats
1)   vous aurez su vous discipliner et faire votre séance malgré votre fatigue/manque de motivation de début de séance, d’où cela va augmenter votre confiance en vous
2)   vous n’aurez pas perdu votre temps, bien au contraire. Les calories perdues ce jour-là s’ajoutent à votre palmarès
3)   la production d’endorphines vous récompensera et vous vous sentirez bien mieux à la sortie de votre séance qu’au début de celle-ci.
4)   Vous apprenez à vous connaître : vous saurez que, la prochaine fois que vous avez un coup de mou, ça se résout très bien.
5)   Y aller malgré votre coup de mou, ce n’est pas un coup de pression, c’est un entraînement régulier, vous êtes responsable et persévérant dans ce que vous entreprenez.

Bon tout ça pour dire : c’est la classe !

Donc on se résume:
Faire de l'endurance debout pendant au moins 1h plusieurs fois par semaine: à mon avis, 2 fois, c'est un peu juste, 3 c'est moyen, 4 c'est cool, tout ce qu'on élimine s'ajoute de jour en jour et donc, et donc? Eh bien on se renforce, on devient moins mou, et on perd progressivement! La forme du corps change, la résistance du mental augmente et c'est tout bénéfice. Bon, cette endurance, ça peut être marcher une heure, faire du tapis roulant chez soi, avoir un vélo elliptique, aller dans une salle de sport, marcher en bord de mer, dans un parc...

Bref, j'ai réussi à écrire une page sur la minceur sans parler de régime.... voilà.

Résultat: je perds entre 300-500 gr par mois, je suis plus musclée, je tiens mieux le coup (moralement et physiquement), je fatigue moins, je dors mieux, j'ai plus la pêche... pour toutes celles et ceux qui veulent lutter contre les kilos insidieux qui s'installent avec le temps.