: Fortitude: 2015

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jeudi 31 décembre 2015

Bonnes résolutions pour 2016....

... pas de bonne résolution!


Pourquoi?

Cinq bonnes raisons pour ne pas avoir de bonnes résolutions en 2016


1)Passé le 5 janvier, on ne s'en souvient plus ou on fait semblant de ne plus s'en souvenir

2)On se fixe des buts tellement hauts qu'on est découragé par l'ascension de l'Everest qui se profile...

Chouette à voir de loin, le faire à pied c'est une autre paire de manches



3)C'est la faute de notre vie du XXIème: trop de stress, trop d'objectifs à atteindre

En fait, c'est moi là-haut, mais j'ai retouché l'image: restons modeste


4)Les bonnes résolutions, c'est un peu comme les budgets des pays et des entreprises: à un certain moment on se rend compte qu'on ne les tiendra pas, ces fichus budgets, alors on raconte n'importe quoi pour justifier la sortie des clous: c'est la crise, c'est ceci, c'est cela...

Inatteignable, j"vous dis


5)Parce que j'ai fait des tas de trucs super biens et que je vais continuer sur ma lancée de toute façon!

C'est plus dans mes possibilités, mais c'est toujours pas de moi mais de Bartok
La preuve en images:
alors ça, c'est une petite aumônière que je fais à la fourche, je mets quelques chocolats dedans et hop, je les offre... dans les magasins, aux vendeurs, aux passants...Succès assuré! Arrière-plan: le chat







Le drapeau brodé ou comment redécouvrir le patriotisme: tout brodé au fil or, ça m'a demandé un sacré boulot, mais le résultat est là, il compte!





Un noeud avec une ancre de marine au milieu, c'était le drapeau d'un régiment de marine sous Napoléon.
Après le 13/11 je l'ai suspendu dans mon cerisier, na! Il a pris l'air comme ça.

lundi 21 décembre 2015

La réhabilitation des jeunes radicalisés, treizième travail d'Hercule?

En finir une bonne fois pour toutes avec la radicalisation des jeunes?


Je ne me suis pas faite entendre lors de la vague médiatique qui a suivi les attentats du 13 novembre. J'ai refusé! Noyée dans une masse d’infos, j’ai préféré remiser ma plume.

Vlan! J'ai renoncé

Puis, plume toujours au repos, j’ai choisi d'écouter ce que les gens avaient à dire sur ces événements. C'est fou comme tout ce qui est écrit ou dit ou vidéotapé dans les médias passe complètement à côté de ce que pensent « les gens»,  c’est à dire : ceux que je croise, que vous croisez au centre commercial, à la salle de sport, au boulot etc. Cette opinion publique, multiforme, morcelée ne correspond pas avec les « discours médiatiques officiels », d'où le constat suivant :
1) À force d'entendre ce flux continuel d'informations, on ressort systématiquement ce qui est dit à la radio ou dans telle émission télé pour faire comme tout le monde ; exit les opinions personnelles et bonjour l'appauvrissement des échanges entre personnes! parce que si t’as pas entendu le truc ou vu la même chaîne que ton interlocuteur, t’as l’air un peu c…, non, décalé, dans la conversation, restons polis. Scène fréquemment observée:
« Comment !" s’exclame-t-elle," tu n’as pas vu Machin dans l’émission de Truc ? » et de passer pour un gros looser alors, un peu de provoc’  pour faire monter la sauce:
-provoc' bonobo : oh moi, je ne regarde pas la télé, c’est tellement superficiel, et ils ne disent pas le plus important de toute façon ;
-provoc’ de base : ça ou peigner la girafe, y a 130 personnes qui y sont passées, alors…
2) on est complètement frustré parce que personne ne dit ce qu’on pense : mais ras-le-bol de ces conneries d'attentats! Qu'est-ce qu'on a fait au bon Dieu pour que ça nous tombe dessus!

Dans cette ambiance tendue et délétère, voici ce que je reçois:


La lecture du dernier numéro de « Politique Étrangère » m'a donné l'envie de  de partager cet article avec vous :
« Prévention de la radicalisation et déradicalisation : les modèles allemand, britannique et danois » de Asiem El Difraoui et Milena Uhlmann, « Politique Étrangère », hiver 2015-2016.

Bizarre, bizarre.

Curieusement, à la première lecture, j’ai été ramenée loin en arrière. Voyez plutôt :

En 1983, j’étais en fin de première année à Sciences Po Paris et les examens de passage en seconde année approchaient à grands pas (je ne les ai pas eus d’ailleurs, mais ce n’est pas la faute de ce qui va suivre). Parmi ces épreuves, une épreuve orale de présentation de trois livres, deux choisis sur une liste et un livre « libre » si je puis dire. À cette époque, l’actualité était riche des hauts faits des régionalistes : Basques, Bretons, Corses… et, en librairie, j’étais tombée sur:

« Vous en avez vraiment assez d’être français ? » de Jean Ferniot
grasset.fr
Pour les citations de cet auteur, celle qui m'a le plus marquée c'est:
"vos gueules, les binious"
À lire sur
http://www.dicocitations.com/auteur/1650/Jean_Ferniot.php

C’était un petit brûlot anti-régionaliste. J’ai eu le déclic et hop, je le mets sur ma liste de bouquins. Exit les René Rémond et les « Mémoires de guerre » du Général de Gaulle. Je me souviens de la tête de l’examinateur qui s’attendait à un choix beaucoup plus orthodoxe. J’ai eu un succès fou ! Le rapport entre la dé-radicalisation et ce bouquin? Ce pourrait être un nouveau titre, genre
-"Vous en avez vraiment assez d'être musulman français?"
par exemple.

Orthodoxe : le mot est écrit.
Depuis, le vocabulaire a évolué : radicalisation, dé-radicalisation, réhabilitation des djihadistes, prévention, désengagement, et je t’en passe et des meilleurs.  Les auteurs ne se sont pas arrêtés là (ils ont à peine commencé leur article d’ailleurs !) et ils se sont penchés sur les mesures prises par des pays voisins, à savoir l’Allemagne, le Royaume-Uni, deux voisins proches, puis le Danemark, un peu plus éloigné.

Non seulement je lis la revue, mais je la prends en photo aussi.


D’abord quelques chiffres :

Allemagne
o Population totale : 80,20 millions
o Nombre de musulmans : 1,5 millions (soit 1,9% de la population)
o Origine des musulmans résidant en Allemagne : Turquie, Europe du Sud-Est, Moyen-Orient et Afrique du Nord
o Régions habitées :  Rhénanie du Nord Westphalie, Bade-Wurttemberg, Bavière et Hesse.
o Nombre de djihadistes partis combattre :730
o Nombre de djihadistes revenus : 230

www.liredanslenoir.com


Grande-Bretagne
o Population totale : 56 millions
o Nombre de musulmans : 2,7 millions (soit 5% de la population)
o Origine géographique des musulmans résidant en Grande-Bretagne : Pakistan, Bangladesh, Inde
o Régions habitées par ces communautés : villes désindustrialisées du centre de l’Angleterre et Est londonien
o Nombre de djihadistes partis combattre : 700
o Nombre de djihadistes revenus : environ 300

www.fr.dreamstime.com


Danemark
o Population totale : 3,325 millions
o Nombre de musulmans : 133 000 (soit 4% de la population)
o Origine des musulmans : Turquie, ex-Yougoslavie, Irak et Liban et Somalie
o Régions habitées : Copenhague, Aarhus et Odense
o Départs de djihadistes : 170
o Retours de djihadistes : 50



C’est pas plus mal de rappeler quelques fondamentaux, par exemple, la population totale d'un pays. Je me suis rappelée ainsi que l’Allemagne était drôlement plus peuplée que la France, ce qui peut expliquer son développement et dynamisme économique, par exemple ; ce qui est rarement souligné par les « volées d’information » qu’on nous assène à propos de ce pays, que ce soit le scandale Volkswagen ou la balance commerciale allemande bénéficiaire…

Flûte, je me suis éloignée de mon sujet

Donc, revenons à nos moutons: on voit que dans ce cas, la part des musulmans dans la population allemande n’est pas très importante, contrairement au Royaume-Uni, Danemark ou France (63 millions d’habitants, nombre de musulmans résidant : entre 3,7 et 4,5 millions). Ce qui est important également de noter, c’est l’origine géographique de ces populations musulmanes, différentes selon chaque pays étudié. Ce qui nous ramène au passé des pays en question.

Au-delà de ces quelques chiffres, en fait, l’histoire de la prévention de la radicalisation des jeunes dans ces pays pourrait se résumer à :

« c’est l’histoire d’un mec qui… » de Coluche.


oldscoop.fr
Ne me dites pas que je me suis encore égarée! C'est pas vrai.

Bizarre comme association. Pas si bizarre que ça quand on lit dans l’article de PE* que l’action menée pour contrer la radicalisation des jeunes est souvent le fait de personnes engagées.
En Allemagne, dans le cadre du programme « Violence Prevention Network » en milieu carcéral, l’activité doit beaucoup à deux animateurs, Hatem et Mohammed, qui ont une formation théologique et pratique qui les rend capables d’opposer à la vision souvent superficielle et doctrinaire des islamistes une vision plus juste de l’Islam et d’en convaincre leurs interlocuteurs.
Au Royaume-Uni, Usman Raja, champion d’arts martiaux, a créé une fondation appelée the Unity Initiative, dans laquelle il défie des apprentis djihadistes dans des combats et où il les invite à s’entraîner, pour canaliser leur violence. En discutant il prêche un Islam holistique.

www.unityinitiative.co.ok...oops reprenons: www.unityinitiative.co.uk, pour une fois, une faute de frappe sympa!

En fait, ces actions individuelles nous sont bien connues parce que le cinéma et la télévision ont transformé ces personnalités en personnage-type. Qui n’a pas vu, dans un polar français, un ancien prisonnier prendre des jeunes sous son aile pour leur éviter de se faire embrigader par des gangsters ?

La richesse de l’action menée pour le désengagement des jeunes de la violence religieuse tient à ce qu’elle est le fait d’individus engagés, mais également de programmes étatiques qui allient le suivi individuel à l’intégration sociale et professionnelle. C’est le cas des programmes Hayat (« vie » en arabe) en Allemagne, du programme Contest au Royaume-Uni et du programme EXIT au Danemark où mesures sociales et professionnelles côtoient accompagnement personnel et écoute des familles.

Que peut-on attendre raisonnablement de ces programmes de prévention et de réinsertion?

Toutes ces initiatives ont pour la plupart moins de dix ans d'existence et il est difficile d'en tirer déjà des résultats.
Mais voici tout de même quelques chiffres:
-Hayat: sur 170 personnes suivies, 36 étaient considérées comme dé-radicalisées,  39 cas étaient résolus;
-Violence Prevention Network: 73 personnes se sont portées volontaires pour suivre cet accompagnement en milieu carcéral;
-pas de chiffres pour le Royaume-Uni;
- Au Danemark, 16 djihadistes ont été pris en charge, 10 ont suivi le programme de dé-radicalisation.

OK, Ok, je vous vois venir... ces chiffres sont modestes.
Comme je vous le disais, ce n'est que le début.
Tous ces programmes pourraient servir d'inspiration en France, où le soutien à la dé-radicalisation est le fait uniquement du mouvement associatif.
Pour moi, toutes ces mesures, c'est un indice d'espoir. Nos sociétés sont quand même capables de tendre la main à ceux qui ont dérapé, et ce n'est pas rien. Particulièrement en cette fin d'année, porteuse d'espoir universel. Mais bon, ça n'engage que moi, pas vrai?

J'aime bouquiner, je vous ai dégotté quelques pépites sur le sujet... romans passionnants, suspens... c'est ce que je vous propose... et vous disposez!

Quelques romans pour comprendre le processus de radicalisation:
DOA: "Pukhtu"
Romancé mais frappant et passionnant.

Pierre Pouchairet: "La filière afghane"

Un ancien policier détaché en Afghanistan s'est servi de son expérience pour écrire ce livre...

Celui-là est génial aussi



Trop, trop classe lui...

Quelques liens:
http://www.france24.com/fr/20140606-internet-catalyseur-radicalisation-jeunes-musulmans
http://www.terrafemina.com/article/cette-association-de-musulmans-lutte-contre-la-radicalisation-sur-facebook_a295080/1
https://www.youtube.com/watch?v=lfngyRGn-aQ
http://www.millebabords.org/spip.php?article27307

Quelques liens sur les programmes cités dans cet article, et détaillés par les auteurs de l'article:
http://hayat-deutschland.de/english/
(en anglais et en allemand, pour ceux qui peuvent lire dans ces langues)
http://www.violence-prevention-network.de/en/
(même remarque)
http://www.quilliamfoundation.org/
(into English, yes we can!)
http://www.unityinitiative.co.uk/index.html
http://www.francetvinfo.fr/monde/terrorisme-djihadistes/danemark-a-aarhus-on-aide-les-anciens-jihadistes-on-ne-les-traite-pas-comme-des-terroristes_724389.html
(celui-là en français, c'est cadeau)

*PE: Politique Étrangère

mercredi 11 novembre 2015

Les relations internationales sont à votre portée


http://media.paperblog.fr/i/692/6926639/jour-fallait-commenter-blague-hollande-L-ckwR5B.jpeg









Informations denses et continues, absence de repères fiables, difficultés d’analyse : telles apparaissent les relations internationales ou « politique étrangère » ou « évènements internationaux ». On nous en rebat les oreilles pourtant, encore et toujours.
À l’IFRI – Institut français des relations internationales- j’ai trouvé une sorte de méthode de lecture desdits évènements internationaux qui m’a permis de mieux comprendre ce qu’il se passait dans certaines régions du monde, et de chez moi, sans avoir besoin d’une bibliographie complète sur le sujet, sans avoir besoin d’avoir habité dans la région considérée, et surtout, sans avoir besoin d’avoir fait BAC + x années… 


Source: ifri.org


Comme vous le savez peut être, mon travail et mes goûts me portent vers tout ce qui est international, et j’ai pris mon adhésion à l’IFRI (Institut français des relations internationales) pour en apprendre plus sur ces sujets brûlants. Dans le cadre de cette adhésion, je reçois le bilan annuel de l’IFRI, dénommé RAMSES 2016, c’est à dire Rapport annuel mondial sur le système économique et les stratégies. J’ai commencé à le lire, et l’introduction, rédigée par Thierry de Montbrial (auteur du livre : « Une goutte d’eau et l’océan », voir mon article à ce sujet) m’a vraiment plu alors, je vous en dis quelques mots. 
En effet, rappeler la chronologie des évènements internationaux et en offrir une analyse de fond me paraît indispensable, noyés comme nous le sommes dans un flot continu d’informations et de commentaires ou infobésité !

Prêts pour un bref rappel de l’actualité internationale ?
D’abord, l’auteur éclaircit un point obscur sur lequel le public achoppe dès qu’on parle de relations internationales : sommes-nous vraiment dans un « ordre post-ère soviétique » ? Peut-on analyser tous les évènements de l’année écoulée dans ce cadre ? Par exemple : la crise ukrainienne, la guerre au Moyen-Orient et Daech, la rivalité entre la Chine et les Etats-Unis ?
Tsss. Pour Th. De Montbrial, cette notion n’a jamais existé. Certes, il y a eu effectivement une ère dite « soviétique », que l’auteur a divisée en deux périodes bien lisibles :
-l’entre-deux guerres, marquée par les problèmes territoriaux nés de la fin de la guerre de 14 et par la crise de 1929, puis
- la « guerre froide » après 1945. Après… après, voyons cela.




L’ordre : là aussi, il faut bien comprendre qu’en fonction de la définition qu’en fait le commentateur ou l’analyste, tout ce qu’on peut en dire est radicalement modifié. Deux conceptions de l’ordre s’opposent :
a) l’ordre comme équilibre des puissances ou balance of powers (apôtre : Henry Kissinger), un petit nombre de pays s’équilibrent tant au point de vue territorial qu’économique. Il ne faut pas oublier que la politique étrangère d’un pays est principalement motivée par sa politique intérieure : s’intéresser à ses voisins proches ou aux pays dont il dépend pour ses approvisionnements en matières stratégiques (énergie, alimentaire…). L’ordre est rompu quand un pays ne respecte plus les équilibres, exemple : l’Iraq envahit le Koweït en 1990.
b) Pour d’autres, nommés « idéalistes », l’ordre, c’est le respect du droit et la mise en place d'une sécurité collective. Rien à voir avec la première définition ! D’où, importance du droit international pour résoudre les conflits au sein d’organisations comme l’ONU. 
Le règne du droit international est loin d’être acquis, comme le montre la visite du président soudanais en Afrique du Sud en juin 2015, alors qu’il fait l’objet de poursuites de la Cour pénale internationale pour crimes contre l’humanité. 
Donc, le droit international peut progresser, et là, on touche une notion très ambiguë. Le progrès peut être individuel, scientifique et technologique. Sur le plan collectif, le progrès n’existe pas, sauf sur le plan institutionnel, et uniquement sur ce plan.
Bref, dans tout ça, aucun  pseudo- ordre post ère-soviétique.

Que peut-on dire sur la période que nous traversons ? Voici ce qu’a trouvé l’auteur :
Le système international actuel possède plusieurs caractéristiques :
-multipolarité : facile, finies les jamesbonderies entre l’URSS et les USA, maintenant il y a les BRICS, et plein d’autres acteurs… les pays ennemis ont changé et les alliés aussi !
-hétérogénéité, c’est à dire différences de valeurs morales et idéologiques entre pays, et ça, ce n’est pas près de disparaître. Par exemple, clivage entre l’Europe catholique du Sud et l’Europe protestante du Nord, souvenons-nous des réactions des différents pays de l’UE à la crise grecque par exemple. On ne parle pas assez du clivage de l’Europe de l’Ouest avec l’Europe orthodoxe d’ailleurs…

Ces deux points sont les plus familiers.




-globalité : ça c’était plus dur à comprendre, en fait ce terme recouvre l’interdépendance croissante entre les pays, du fait des flux économiques et démographiques. Même si cette caractéristique n’apparaît pas clairement dans les enjeux stratégiques présents, contrairement à la multipolarité et à l’hétérogénéité, elle sous-tend tous les conflits en cours quasiment.Lla crise ukrainienne pourrait être un exemple : l’accroissement des échanges avec l’Europe de l’Ouest, non seulement commerciaux, mais culturels, technologiques, ont conduit certaines parties de la population à croire qu’ils pouvaient intégrer l’Alliance atlantique « naturellement », sans conflit ni négociations…
-complexité : oups, ça, c’est  l’effet papillon : les conséquences ne sont pas proportionnelles aux causes, cadeau ! Continuons sur l’Ukraine où la demande de l’intégration à l’OTAN a généré une guerre de basse intensité dans le Donbass et l’annexion de la Crimée par la Russie. La complexité, c’est beaucoup plus concret qu’on ne le croie, comme notion ! Et je ne vous parle pas encore du Moyen Orient…

Avec ces éléments, vous avez une explication plus raisonnée du déséquilibre du système, déséquilibre qui a généré la crise financière de 2008 et les printemps arabes.
Bon, vous me direz, tout ça… c’est quand même un peu théorique. 
Attendez la suite. 

Tiens, l’Union Européenne.  Lire ses difficultés à l’aide de cette grille permet de mieux couvrir et comprendre ce qui se passe. 
Le problème majeur de ce groupe de pays, c’est d’avoir intégré trop rapidement un grand nombre de candidats alors que l’intégration de la vague précédente de pays admis n’était pas terminée. En plus, l’euro a été conçu pour aider à cette intégration, sur une hypothèse d’économie en croissance. (concept : hétérogénéité)
Inutile de préciser que l’UE est complètement déséquilibrée, d’autant plus que des forces centrifuges sont à l’œuvre : Grexit (sortie éventuelle de la zone euro de la Grèce), Brexit (sortie éventuelle de l’UE de la Grande-Bretagne)…
Déséquilibre de sa construction, également : les pays peuvent accéder à l’UE, mais ne peuvent en sortir. Rien n’a été prévu pour une sortie soft de certains pays, en fonction de leurs difficultés. Même la constitution de l’URSS prévoyait une sortie possible de la fédération pour les républiques d’Asie centrale!
Th. De Montbrial propose un schéma intéressant sur la structure de l’UE, genre Saturne et ses satellites (pas au sens soviétique, le satellite, hein) : il faudrait plusieurs niveaux d’intégration autour du noyau fondateur France-Allemagne-Italie-Benelux (qui se souvient encore de l'anagramme Benelux à part quelques uns ?)-. Une structure atomique, avec différentes orbites qui tendraient à s'agréger à la masse centrale au fur et à mesure de leur adaptation à l’économie européenne. Qu’il soit possible de sortir des premiers cercles tout en restant dans l’UE, en fonction des difficultés et des crises affrontées. 
La Grèce, par exemple. Dans ce dossier, les dirigeants européens ont totalement négligé, et ce depuis les années soixante dix, la « résilience » des structures sociales et économiques du pays, façon savante de dire qu’aucun contrôle n’a été effectué sur l’adaptation du pays et de ses structures, des niveaux de corruption, de fonctionnement de l’économie en cash et non en argent dématérialisé, etc.

L’analyse à quatre pôles d’un évènement, à savoir : multipolarité, hétérogénéité, globalité et complexité, éviterait aux démocraties actuelles bien des écueils, notamment dans la gestion de crises internationales :

a) éviter que la passion n’enflamme le moindre débat, sans possibilité d’en sortir. Le lendemain du 7 janvier, tous les individus « qui n’étaient pas Charlie » étaient automatiquement taxés de fascisme ;

b) éviter l’idéalisme genre croire que tous les régimes qui tournent le dos à la dictature vont adopter spontanément le régime démocratique, en faisant fi de toutes les structures originales propres à ces pays. Ce qui est bien pour nous, les autres doivent le faire, ils ne s’en porteront que mieux!

Là, on arrive à Daech, espèce d’épiphénomène apparu en quelques mois et devenu une force révolutionnaire qui arrache tout sur son passage, Attila des temps modernes, totalement imprévu par les services de renseignement du monde entier (mais que fait la police ? Où est la cavalerie ? Flûte, on n’est plus dans « Rintintin »). J’aime les termes employés par l’auteur : Daech est une surprise stratégique ! La situation ne serait pas si dramatique qu’elle prêterait à rire de l’incapacité des forces dédiées à prévoir de tels retournements de situations.

Voici quelques extraits de cette introduction, pour vous donner envie de lire ce livre:











vendredi 25 septembre 2015

Le festival du dessin de presse, de la caricature et de la satire à l'Estaque: rire et s'informer

Le Festival international du dessin de presse, de la caricature et de la satire de l'Estaque : Rire et s'informer

Samedi 19 septembre dernier, j'étais à Marseille, j'ai pris la navette maritime de la RTM sur le Vieux Port pour me rendre à l'Estaque. Le temps était magnifique, un peu de mistral, la mer baffait quelque peu, mais j'ai le pied marin. À l'Estaque, surprise: ambiance de fête foraine, tout le monde dehors pour un événement peu courant: le festival international du dessin de presse, de la caricature et de la satire, en mémoire de Tignous! J'allais passer un après-midi peu banal.


L'affiche du festival, je commence à rigoler

L'expo se déroule sur le front de mer, au centre social de l'Estaque et du bassin de Séon. Photographier les dessins était autorisé, alors, je vous fais profiter de quelques uns:
















Vue de l'Histoire

Maintenant, un peu d'actualités...







Un peu de condition féminine...

D'une dessinatrice tunisienne


Suite des actualités en dessins, je préfère ça aux jités!











Une conclusion pas hâtive...




Tout ceci dans une ambiance chaleureuse, les dessinateurs avaient des stands où ils dédicaçaient leurs oeuvres et livres et où ils proposaient de caricaturer les personnes qui le désiraient:








Manifestation conviviale sur fond de mer toujours bleue...


Pour aller plus loin:
http://www.lepetitestaqueen.com/
http://festivaldelacaricatureestaque.blogspot.fr/
http://www.fail13.org/fede/spip.php?article945
https://www.facebook.com/Festival-international-du-dessin-de-presse-de-lEstaque-1591062261138579/timeline/