Compostelle, marche de deux jours
L'Île de Ré au printemps
Je suis partie à 9h30 de Sablanceaux vers la pointe de Chauveau, pour aller en direction de Sainte Marie en Ré, avec l'idée de traverser l'île en direction de la Flotte:
Crepnet.free.fr |
donc, de passer par la partie la plus "enflée" de l'île, à travers la lande, pour passer de la côte sud à la côte nord, objectif: de prendre mon déjeuner à la Flotte, sur le petit port très joli, puis de revenir vers Rivedoux et Sablanceaux. Cela faisait environ 23 km.
Pour commencer, la marée étant basse, je suis passée par la plage de Sablanceaux, baignée de soleil, la mer miroitant et jetant mille feux. Tout en marchant, je regardais par terre de temps à autre, et j'ai vu une trace étonnante: je me demande quel animal laisse une aussi jolie forme, voyez plus tôt:
C'est vrai, j'avais oublié que nous étions début mars... donc l'arrivée des premiers bourgeons et fleurs. Un festival d'arbres fruitiers en fleurs m'attendait:
Vue du clocher de Sainte Marie parmi les arbres et les vieux murs de pierre:
Le clocher de Sainte Marie en Ré |
Et ici, l'île se donne des airs de Côte d'Azur, tous les mimosas de Rivedoux sont en fleurs! Mon appareil photo a chauffé, je peux vous le dire! Mes narines ont aspiré le parfum magique du mimosa avec délectation.
J'ai été comblée! Les fleurs, le soleil, la mer, la douceur de l'air...
Pendant ce temps, je n'ai pas fait qu'admirer les fleurs. J'ai fait 28 km le premier jour et 24 le second. Sous ce beau soleil, il ne fallait pas oublier de boire régulièrement. J'ai appris à discerner les signaux de soif qu'envoie le corps.
De plus, grâce aux fleurs, je me suis rendue compte d'un phénomène étrange. Au début de la marche, j'ai l'impression d'avoir un odorat endormi, c'est à dire que je ne capte pas beaucoup d'odeurs différentes. Le soir, c'est radicalement différent: je suis capable de détecter l'odeur de l'air marin sous la fragrance de la forêt, ou de discerner des parfums dans l'air, chose dont j'étais incapable le matin.
Au rythme de la marche, il se produit aussi un phénomène d'ascèse mentale naturel. Quézaco? En arrivant, j'ai mon poids "mental" de soucis, de redites, d'idées. Petit à petit, ce poids diminue, c'est à dire que je pense moins à ce qui me préoccupe, ce qui m'arrive, ce qui m'obsède. Toutes ces idées, cette activité mentale s'évaporent sans que je ne m'en rende compte. L'esprit se concentre sur les contrées que je traverse et sur les paysages que j'ai sous les yeux. Cette disparition progressive des préoccupations, c'est ce que j'appelle de l'ascèse mentale naturelle; je n'ai pas besoin de me répéter de mantra; ni de faire la méthode Coué; ni de méditer; ni de faire le vide.
Un autre avantage de la marche: savoir mieux évaluer les distances.
Répéter les entraînements sur des sentiers qu'on connaît et qu'on aime permet d'affiner son sens des distances à parcourir. Ce qui sera très utile le jour où je me lancerai sur des sentiers inconnus!
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