: Fortitude: L'économie en France? Ça va

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samedi 21 mai 2016

L'économie en France? Ça va

Si l'économie française tourne à nouveau, François Hollande risque de se représenter aux élections.


Voici ce qu'écrit "The Economist" à propos de notre pays et de son économie. J'ai trouvé utile de traduire cet article. (14 mai)

  François Hollande prétend régulièrement qu'il voit des améliorations dans l'économie française. Peu après avoir été élu Président en 2012, il a dit que le chômage commencerait à décroître l'année d'après. Hélas, l'indice a poursuivi sa montée. Dans son programme électoral, il avait prédit un retournement économique imminent. Au lieu de cela, la France a connu une croissance à zéro pendant deux ans. Donc, quand Monsieur Hollande a déclaré récemment à la télévision "Ça va mieux!", il a été tourné en ridicule en long, en large et en travers. "Vous plaisantez?" a dit le présentateur, choqué.
  Cependant, il y a des signes qui montrent que, cette fois-ci, monsieur Hollande peut avoir raison. L'économie française, la deuxième de la zone euro, a crû plus vite que prévu au premier trimestre 2016, à un rythme trimestriel de 0,5%. Ce qui signifie une croissance annuelle de 1,5% cette année, conformément aux prévisions du gouvernement. Cette percée a eu lieu grâce au rebond de la consommation des ménages, moteur traditionnel de l'économie, additionné aux bas cours du pétrole. Mais l'investissement du secteur privé commence à reprendre également. Au premier trimestre, l'investissement en équipements, outillages et véhicules a atteint un taux de 2,6%, deuxième augmentation consécutive à ce rythme.
  Depuis octobre, l'index de la confiance des entreprises, calculé par l'INSEE, l'organisme de statistiques, a dépassé sa moyenne à long terme. Cette année, les patrons des entreprises de production envisagent d'augmenter leurs investissements de 7%, selon l'INSEE, ce qui équivaudrait à l'augmentation la plus importante depuis 2011.  Les emprunts bancaires sont importants. Après un long déclin, même le secteur de la construction et de l'habitat commence à montrer des signes de reprise. Dans une étude faite en avril, 74% des interviewés, acteurs du secteur de l'immobilier, prévoyaient une amélioration dans les 12 prochains mois, contrairement aux 59% l'année dernière, selon les dires du Crédit Foncier, un prêteur.
  Aucun économiste ne prévoit de redressement soudain. Les exportations ont diminué un peu au premier trimestre, malgré le faible cours de la devise. La production industrielle a été décevante. En mars, la Commission européenne a prévu un taux de 1,7% en 2017. Contrairement au reste de la zone euro, dont la croissance n'atteindra qu'à peine 1,6%. Mais la prévision de la Commission pour la France ce printemps dit: "un mouvement lent vers un redressement plus basé sur des facteurs intrinsèques". Bruno Cavalier,  économiste en chef de Oddo Securities, habituellement tiède sur l'économie française, dit maintenant qu'il "est relativement optimiste pour ce qui est de la France".

De Paris à l'Europe, le taux de chômage en %
Source: Haver Analytics: Commission Européenne
  Toutes ces nouvelles mettent du baume au coeur, que ce soit en France ou dans la zone euro, encore fragile. Mais il est impossible de ne pas noter l'indice absent de ce redressement: le chômage. Les derniers chiffres du chômage pour le dernier trimestre 2015, ont juste légèrement fléchi. Et le chômage des jeunes, à un niveau de 24%, a à peine bougé. Un programme gouvernemental de 2 milliards d'euros pour la formation des chômeurs devrait aider à améliorer les chiffres. La Commission européenne ne prévoit que des créations d'emplois "limitées" cette année et en 2017, avec un taux de chômage diminuant légèrement à 10,1%. Toute amélioration vaut mieux que rien du tout, néanmoins, les entreprises restent méfiantes et évitent d'engager du personnel sous les auspices du code du travail rigide du pays, avant d'être sûres du retournement économique prévu. L'année prochaine, la France risque de se retrouver avec un taux de chômage supérieur au taux moyen de la zone euro, pour la première fois depuis 2007. (voir ci-dessus)
  Les enjeux politiques sont élevés. Non seulement Monsieur Hollande a promis de diminuer le chômage pendant sa présidence, mais en plus, il a promis de ne pas se représenter en 2017 s'il ne réussissait pas. Étant donné les chiffres, une deuxième campagne paraît improbable. C'est le président français qui bat les records d'impopularité: seuls,13% des sondés l'approuvent. Une partie de la gauche de son parti se révolte contre son brusque changement de politique économique plus favorable aux entreprises. Cette semaine, craignant de ne pouvoir réunir une majorité parlementaire, le gouvernement a invoqué un article de constitution rarement utilisé pour faire passer sa loi travail sans vote, provoquant ainsi un vote de censure.
  En fait, ça en arrangerait plus d'un à gauche si monsieur Hollande ne se représentait pas. Arnaud Montebourg, un ministre de l'économie de gauche, renvoyé pour insubordination, pense qu'il a ses chances comme challenger. De tels rivaux pourraient utiliser l'échec du président Hollande concernant le chômage, pour mettre en avant leurs candidatures comme candidats socialistes alternatifs. Ni la croissance, ni les réformes du Code du travail ne seront suffisants pour impacter significativement le chômage en France. Mais le président Hollande, optimiste envers et contre tous, peut estimer que même un soupçon d'augmentation de l'emploi l'autoriserait à se représenter, bien que ses chances soient minces.


http://www.economist.com/news/europe/21698689-if-economy-running-again-fran-ois-hollande-will-be-too-va

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