: Fortitude: La couture, anti-âge et pro-rondeurs

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vendredi 3 avril 2015

La couture, anti-âge et pro-rondeurs

La couture, c'est bon pour le moral

Ce matin, une satisfaction inopinée m'attendait, au détour d'un geste quotidien: en ouvrant mon armoire.
Le fait paraît anodin.
Il se trouve qu'en ce moment, depuis le début de l'année, j'apprends à coudre. 
Je savais déjà tricoter, crocheter, faire de la dentelle, c'était déjà pas mal!
Tout cela, c'est la faute du Marché Saint Pierre à Montmartre. Le super magasin de tissus de la capitale, le top du top, et encore au-dessus.
En visite à Paris, je me suis laissée tenter par deux coupons de soie... qui me sont restés sur les bras. D'ailleurs, les bras m'en tombent! Quelle mouche m'a piquée à ce moment-là? Elle devait avoir la forme d'une aiguille à coudre. Un drôle d'animal.
Une fois à la maison, je les ai posés sur mon lit et les ai trouvés super jolis! En plus, de la soie, la classe! La noblesse, l'élégance, et toute cette sorte de choses.
Puis j'ai été traîner dans une grande mercerie et ai trouvé des patrons. Ah... les idées se précisent. Mais, à part enfiler mon aiguille et faire des coutures aux multiples pulls que je fais, eh bien, mes notions de couture sont symboliques.
Donc, je suis restée "les bras ballants devant les monuments", suivant l'expression populaire.


Voici la tunique une fois terminée avec le coupon de soie qui attend son sort


Plus en détail... Je l'ai cousue main, quand même! La machine et moi étions fâchées.

Les jolis lapins de plus près... c'est Pâques!

Ajoutons l'oiseau de printemps...

Et les hiboux! Le tout dans une magnifique soie italienne...


La couture, mode d'emploi?

Tout à coup, je me suis souvenue que ma mère, très bonne couturière, m'avait fait un patron à mes mensurations. Je me lance à sa recherche. Le destin se rit de moi, impossible de remettre la main dessus. Ça commençait bien.
Ma mère me propose gentiment de le refaire et je lui avoue, au détour d'un catimini, que j'ai dû prendre du poids.
-"Viens donc, me dit-elle, on reprendra tes mesures, et comme ça, le patron sera adapté à ta taille actuelle".
La sagesse parlait d'or. Aussitôt dit, aussitôt fait.
Effectivement, il s'est trouvé que j'avais un peu changé, que mon corps s'était modifié avec le temps: ainsi j'évite de dire et d'écrire: j'ai grossi, je suis plus large, ben dis donc, ça c'est pas amélioré, y a pas de miracle etc. etc. En fait, j'ai écrit les deux options. Ça m'apprendra à penser et à écrire sans brouillon.
Réparer des ans l'irréparable outrage, disait J. Racine. Il en a de bonnes, le tragédien! 
En fait, il n'y a rien à réparer! On n'est pas des chambres à air quand même!

N'empêche. Et comme dit mon pote, qui est au comptoir devant sa bière: "y a plus qu'à!". Parle pour toi, Paulo. Bref, j'ai eu droit à des cours de couture juste pour moi, qui m'ont permis de réaliser la tunique que vous pouvez... admirer, suspendue à mon pêcher en fleurs, un matin de lumière dorée.
Et, de fil en aiguille, ceci écrit sans souci du jeu de mots opportuniste, j'ai appris des choses et tout à coup, je lui ai demandé:
-"Élargir des pantalons, est-ce dur? Tu pourrais me montrer?"
Je me suis souvenue à temps de tous ces jolis pantalons et shorts, voire combishorts et autres combinaisons, que je m'achetais dans le passé et qui petit à petit, ont peuplé mon armoire et sont restés suspendus, pour cause d'élargissement des hanches (et du reste). Ils ont sédimenté dans mes affaires, injustes victimes d'un changement autre que climatique, mais néanmoins délétère pour l'estime de moi-même.

Ma mère me donne les explications et me montre ce qu'il faut faire, sur un vêtement que j'avais apporté (j'avais pris cette précaution). 
Sur le coup, j'ai trouvé ça difficile. Mais le jeu en valait la chandelle, je le pressentais. J'imaginais tous ces vêtements dans lesquels je pourrais rentrer à nouveau, retrouver la joie de porter des affaires choisies et chéries, de les retrouver, comme je retrouverais un lieu que j'ai aimé et que je n'ai plus arpenté depuis longtemps.
Pour prendre l'étendue des travaux à venir ou des travaux d'avenir (les travaux d'Astérix), j'ai posé quelques affaires à élargir sur mon lit et voici:


Il y en a sept, il n'y a pas de temps à perdre! Le printemps pointe son nez.
C'est tellement plaisant d'aller au magasin de tissu choisir celui qui correspondra le mieux au vêtement à modifier. Les dames qui y travaillent ont beaucoup de goût et souvent pensent à des associations de couleur et de texture qui ne me seraient pas venues à l'esprit. Heureusement, le travail ne m'a jamais rebuté, surtout lorsqu'il est choisi, pensé, harmonisé... je n'ai paniqué à aucun moment. Au contraire, je me sentais très, très bien, voire super bien à l'idée de me lancer dans cette couture. Pourquoi?


Je me suis rendue compte que ce projet permettait d'accepter ce que j'étais devenue au fil du temps tout en restant fidèle à mes goûts, en matière de couleurs, de formes... Mettre ces pantalons à ma taille était un moyen de mettre en valeur mon changement physique, qui, pour ténu qu'il soit, est! Comme la lumière!  Je le vois tous les matins ce changement physique! Au point que ce n'est plus un changement, c'est une habitude physique.
Le sentiment de valorisation que j'éprouve à transformer des vêtements que je passais il y a trois, cinq ou sept ans, est indicible. Bref, vous l'avez compris, je suis troooop contente!
Une autre raison explique ce sentiment: , j'ai réussi, j'y suis arrivée! La tunique est superbe! Le premier pantalon est bien ajusté, après quelques errements...! Ça a boosté la confiance en moi-même. Le regard des autres (particulièrement de "mes" autres) a joué un rôle très important. 
Valorisation de moi-même, confiance accrue en mes possibilités, garde-robe renouvelée, fidélité à mes goûts et préférences, voilà ce que j'ai gagné à me lancer en couture. Pourquoi pas vous?

Pour aller plus loin...
http://rochefort-17.allomarie.fr/Tisseco/Rochefort.html






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